Saturday, November 29, 2008

Le Blog-o-tresors

A la demande de Daniel Fattore, je donne la liste des 10 livres qui m'ont le plus marqué :

1 - Le Fléau (Stephen King)
2 - Ravage (René Barjavel)
3 - La Nuit de Jéricho (Serge de Beketch & Alain Sanders)
4 - 1984 (George Orwell)
5 - La Toussaint Blanche (Philippe Gautier)
6 - Le Brise-glace (Viktor Suvorov)
7 - La Guerre d'extermination de Staline (Joachim Hoffman)
8 - L'Epuration sauvage (Philippe Bourdrel)
9 - Autonomes (Charles Bucquoy & JackSanti)
10- Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand)

Monday, January 08, 2007

Vae Victis n°72

Le jeu en encart représente la bataille de Korsoun, en janvier-février 1944. Commencée le 25 janvier, elle met en scène une formidable armada soviétique commandée parle maréchal Koniev. Les débuts sont assez calamiteux : si la 389e division allemande se replie, la 72e résiste et la 5e armée blindée de la Garde subit de lourdes pertes face au 47e Panzerkorps. Cependant, une seconde attaque du maréchal Vatoutine le 27 va surprendre les Allemands. Le maréchal Lewinsky von Manstein élabore un plan de contre-attaque pour février : l’opération Wanda. Lancée le 4 février dans des conditions climatiques précaires (boue), elle aura échouée dès le 8. Au sud, le groupe Stemmermann obtient des succès initiaux : Lisyanka est prise le 12, encore 30 kilomètres et la jonction avec le 3e Panzerkorps de Breith sera effective. Le 16, il reste encore10 kilomètres avant d’atteindre ce qui reste des 11e et 47e corps encerclés. Détruisant leurs chars, les hommes de ces unités parviennent à pied à rallier les unités venues à leur secours : sur 65.000 hommes encerclés, 40.000 parviendront à fuit la nasse mais 6 Panzerdivisionnen ont perdu tout leur matériel. Victoire tactique soviétique. A noter qu’on reste dans le même thème avec le scénario pour ASL qui simule la bataille de Tinovka le 8 février 1944 où furent engagés pour la première fois les chars Staline. Les Allemands de la 34e division d’infanterie appuyée par les chars du 1er régiment de la division SS LSSAH affrontent les Soviétiques du 51e Corps de fusiliers. Les Allemands remporteront une victoire tactique, détruisant 4 chars soviétiques. Le dossier qui donnera lieu au jeu en encart du n°73 est consacré à la «batailles des frontières » lors de la guerre de 1870. Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse et, par le jeu des alliances, se trouve en guerre avec la Confédération d’Allemagne du Nord, le Bade, le Wurtemberg, la Bavière et la Hesse. La Russie, qui n’a pas oublié la Crimée, reste neutre. Sachant que l’Allemagne compte 100.000 mobilisables de plus que la France, Napoléon III espère prendre celle-ci de vitesse en coupant l’Allemagne en deux avec une aide autrichienne. Le plan français a été établi en 1868. La déroute française se joue dans les deux plans de bataille et les deux plans de mobilisation. A la minutie de la Prusse s’oppose l’anarchie française. Napoléon III n’est décidément pas le neveu de son oncle… Le plan de bataille français avait été l’œuvre du maréchal Niel mais son successeur, le maréchal Le Bœuf, l’abandonnera. Le Bœuf, le bien nommé, restera célèbre dans l’histoire par sa formule : « si la guerre devait durer un an, nous n’aurions pas besoin d’acheter un bouton de guêtre ». Il prévoit de « couper » la Prusse de ses alliés potentiels du sud en marchant sur Nuremberg et de faire entrer dans une coalition anti-prussienne l’Italie, l’Autriche et le Danemark, sans oublier de débarquer vers Kiel. Le plan de bataille prussien, plus modeste, prévoit la prise de Metz, Strasbourg et Nancy. La France n’a aucun plan cohérent de mobilisation : les dépôts sont aux antipodes des lieux de provenance des réservistes. La ville de Lyon par exemple a en garnison le 86e de ligne dont le dépôt est à Saint-Malo. Par contre, la Cité des Gaules a un dépôt… celui du 98e de ligne en garnison à Dunkerque ! La palme revient au 2e régiment de zouaves, en garnison dans le nord de la France, dont le dépôt était à Oran et qui devait se déplacer en Lorraine ! Même chose pour le ravitaillement et les munitions qui transitent par les dépôts même si le régiment est engagé au feu ! Les chemins de fer sont saturés et de plus, il n’y a aucun service de logistique. A contrario, la Prusse fait honneur au sens de l’organisation qu’on lui prête : à 20 ans, chaque homme est sous les drapeaux jusqu’à 23 ans, puis réserviste jusqu’à 27 ans, dans la Landwehr jusqu’à 32 ans et dans le Landsturm jusqu’à 42 ans, où il côtoie les gamins de 17 à 20 ans qui y sont versés… Le maréchal Niel voulait d’ailleurs calquer le système prussien à la France mais cela fut rejeté par le Parlement et par l’Etat-Major. Le 28 juillet, Napoléon III prend le commandement des opérations mais la désorganisation totale des transports coûte cher. En guise d’offensive, une petite escarmouche aux alentours de Sarrebruck le 2 août. Deux jours plus tard, les Prussiens attaquent à Wissembourg, prenant la ville. Le 5, c’est la bataille de Frœschwiller avec la célèbre « charge de Reichshoffen » où les 4 régiments de cuirassiers de la division de Bonnemains se sacrifient pour ralentir l’avance prussienne. L’Alsace est perdue. Le 6, les Allemands attaquent la Lorraine à partir de la Sarre et battent les Français à Spicheren. En trois jours, l’armée impériale a perdu l’initiative et se replie sur Metz. Rien n’est perdu mais tout est compromis… Un scénario pour figurines simule la fameuse bataille des Champs Catalauniques entre Attila et Aetius le 20 juin 451. Du côté de l’Empire romain (du moins ce qu’il en reste), Aetius a rassemblé sur le flanc droit l’armée des Wisigoths dirigée par leur roi Théodoric, au centre les peu fiables Alains du chef Sangiban (avec sur leurs arrières des Bretons pour les « motiver ») et à gauche les Gallos-Romains d’Aetius et les Francs de Mérovée, le grand-père de Clovis. Face à eux, les Huns d’Attila occupent le centre. Face aux Wisigoths, le « Fléau de Dieu » a placé leurs ennemis jurés les Ostrogoths (commandés par leurs rois Valamir et Théodemir). Face aux Francs, d’autres Francsde Germanie soumis à Attila, renforcés par des Hérules, des Gélons, des Ruges, bref, des Germains orientaux, le tout sous le commandement d’Ardaric, roi des Gépides. Attila subira une sévère défaite qui aurait pu se transformer en déroute si les Wisigoths n’avaient pas quittés le champ de bataille pour enterrer leur roi tombé au combat… Je me demandais dans le compte-rendu du dernier numéro de Vae Victis (voir Le Libre Arverne n°212) si Frédéric Bey avait un lien de parenté avec Nicolas Bey. L’écrivain catholique Francine Bey, rencontrée à la 15e Fête du Livre de Renaissance Catholique me donna la réponse : Francine est la maman de Nicolas et la tante de Frédéric. Ils sont donc cousins germains. On s’en serait douté… La question se pose : quand se décidera-t-il à débarrasser la revue du philo-soviétique Laurent Henninger, qui n’a rien à faire dans ce journal ? Il chronique le livre de « l’historien » américain Murphy (dont le seul titre est d’être membre de la CIA) sur Staline. N’arrivant pas à admettre autre chose que la propagande alliée, il écrit ce commentaire grotesque : «un ouvrage majeur qui complète à merveille le livre de Gabriel Gorodetsky et enterre définitivement la grotesque et suprêmement malhonnête légende du « Brise-Glace » de Suvorov ». Henninger oublie juste de préciser que l’historien israélien Gorodetsky n’a aucun crédit, étant notoirement communiste (voire stalinien) et donc enclin à ne donner que « la vérité officielle »… Ironie du sort, les « travaux » de Murphy sont d’ailleurs démentis par les récents ouvrages de l’historien militaire russe Vladimir Beshanov dont nous reparlerons dans le n°224 et qui confirment la validité de ceux de Viktor Suvorov comme l’avait déjà fait l’historien militaire Joachim Hoffmann ou le général Volkov avant…

Vae Victis n°72 – janvier-février 2007 – 7,50 € - en vente chez tous les marchands de journaux.

Thursday, December 28, 2006

La vie quotidienne à Moulinsart


Tout ce que vous avez voulu savoir sur Tintin sans jamais avoir osé le demander. Reprenant toutes les Aventures de Tintin mais également les livres écrits sur le sujet, l’auteur se plait à imaginer la vie quotidienne du château de Moulinsart, depuis sa construction sous Louis XIV à nos jours. Comment Louis XIV en vient à donner cette réplique de Cheverny au chevalier François de Hadoque ? En partant d’un personnage historique bien réel, l’amiral anglais Richard Haddock, l’auteur imagine toute une histoire dans l’histoire. Moulinsart, né des syllabes inversées de Sart-Moulin, en Belgique, est la réplique de Cheverny ? Alors il fait de François de Hadoque le bâtard né des amours de Louis XIV et de la comtesse Cécile-Elisabeth de Montglas, fille du châtelain de Cheverny. Confié à Colbert, ce sera Fouquet qui le fera adopter par l’amiral Haddock, sans héritier mâle, aux temps de l’alliance franco-anglaise. Lors de la guerre contre la Hollande, Sart-Moulin sera choisi pour construire la réplique exacte du château de la Loire qui devra servir de « QG » à Louis XIV. Ce château, une fois terminé, sera attribué à François Haddock, devenu entre temps François de Hadoque suite à sa naturalisation française. Signe de l’amour paternel de Louis XIV pour son bâtard, il lui laissera la jouissance exclusive du trésor pris à Rackham le Rouge quand ce dernier prit à l’abordage La Licorne, y laissant dans la bataille son propre navire… Et le capitaine Haddock dans tout cela ? Comment sa famille, ayant récupéré son patronyme anglais, est-elle devenue belge ? Le chevalier de Hadoque retourna en mission en Angleterre en 1713, y implantant sa famille. En 1922, la compagnie employant le père du capitaine envoya ce dernier en poste à Bruxelles. Elevé par sa maman très possessive, Jacqueline Haddock (qui a réellement existé : elle entra dans l’histoire pour avoir accouché en 1910 d’une fillette mort-née après… 13 mois de grossesse), le jeune Archibald Haddock sera un bon élève à Bruxelles, demandera la nationalité belge et servira lors de son service militaire comme midship. Remarqué par ses supérieurs, il deviendra capitaine de réserve et sera embauché dans la marine marchande où il formera un inséparable trio avec ses amis, l’Anglais Allan Thomson et l’Irlandais Chester.

L’auteur remarque que Tintin, au fil des rééditions, a gommé non seulement sa profession (reporter) mais aussi sa nationalité. Ce jeune homme, dont on ignore le prénom (Tintin, sa sonnette le prouve, étant son nom de famille) est irrémédiablement un enfant de Bruxelles. Qui, sinon un 100 % pur belge, hurlerait en état d’ivresse : « vive Alcazar et les pommes de terre frites » ? Tintin est donc Made in Belgium, comme son homologue en célébrité Hercule Poirot. Il a changé de nombreuses fois la décoration de son appartement où il vit toujours, comme le démontre l’auteur, ne venant à Moulinsart qu’en visite. La commune de Moulinsart est « analysée » par l’auteur, aussi bien en matière de services, de commerce que de transports. C’est la renommée croissante du capitaine Haddock et du Salon de Marine du château qui obligea le Ministère belge des Transports à installer une ligne de chemin de fer reliant ce petit village à Bruxelles, la capitale, distante d’environ 40 kilomètres. Le professeur Tournesol a installé son laboratoire dans l’ancien pavillon du gardien, ses expériences sur le S-14 ayant détruit la partie ouest qui dut être reconstruite. L’auteur nous fait également entrer dans les coulisses, ou plutôt les cuisines, du château et révèle que Milou avait trouvé un complice en la personne de Nestor, qui – attendri par les mimiques du rusé toutou – nourrissait le petit fox-terrier des reliefs des commandes passées à la boucherie Henri Sanzot. Autre personnage analysé : Bianca Castafiore, qui ne chante pas faux mais fort. Diva internationale, elle est une forte femme capable de duper au péril de sa vie le sinistre colonel Spontz, chef de la police de la très stalinienne Bordurie, mais également de mettre au pas le capitaine Haddock lui-même qui fait des frais de toilette et de coiffure quand la diva s’installe chez eux.

Thomas SERTILLANGES – La vie quotidienne à Moulinsart ­ -­ Hachette Littératures – 18 € - ISBN : 2-01-237263-5

Histoires inédites du Petit Nicolas 2


Deuxième volume des aventures du Petit Nicolas, ce petit garçon si symbolique des années soixante et d’une France morte. Le Petit Nicolas, c’est une famille unie qui vit en zone pavillonnaire : il y a papa, qui travaille dur au bureau – du moins c’est ce qu’il dit – pour nourrir la famille. Il y a maman, qui reste au foyer. Il y a Mémé, la maman de maman, qui vit à la campagne et s’incruste dans la famille au grand déplaisir de son gendre (ah les belles-mères… air connu sauf chez moi). Il y a les deux voisins, les Blédur et les Courteplaque, dont les rapports avec la famille de Nicolas sont tendus (surtout les papas d’ailleurs). Mais le petit garçon n’en a cure : quand il sera grand, c’est promis, il se mariera avec Marie-Edwige Courteplaque, si chouette avec ses « cheveux jaunes ». Il y a aussi l’école et les copains : Eudes le bagarreur, Joachim l’as aux billes, Maixent l’insignifiant, Rufus le fils de policier, Geoffroy dont les parents sont riches, Clotaire le cancre de la classe, Alceste le petit gros qui mange tout le temps… et Agnan, le chouchou de la maîtresse qu’on ne peut pas taper à cause de ses lunettes. L’école de briques avec sa maîtresse compréhensive, son directeur paternel, ses deux pions : le jeune Mouchabière, rapidement dépassé par les événements, et l’autoritaire Dubon dit « le Bouillon » car il dit toujours « regardez-moi dans les yeux ».

45 histoires dont beaucoup rappellent des souvenirs d’enfance. Qui, petit enfant, n’a pas été obligé d’aller chez le dentiste et s’étant fait sermonner sur le fait d’être courageux, constate que papa a encore plus peur quand c’est son tour de passer sur le divan ? Qui n’a pas été invité au mariage d’une cousine avec l’oncle qui dit « donnez du foie gras au petit, ça ne peut pas lui faire de mal » et que si, ça a fait ? Qui ne s’est jamais disputé avec ses copains pour se réconcilier quelques instants après ? Qui, lors d’une sortie scolaire, n’a pas fait tourner en bourrique la maîtresse avec ses copains ? Les années passent, les enfants ne changent pas. Du moins jusqu’à une époque récente… Au moins, en ce temps-là, Agnan ne risquait pas de se faire tabasser à mort, Geoffroy ne risquait de se faire racketter et Marie-Edwige ne risquait pas le viol collectif dans les toilettes de l’école comme c’est le cas depuis que des prénoms ayant une autre consonance sont devenus majoritaires. Il y a des passages absolument savoureux, notamment lorsque Mémé, qui n’aime pas le mari de sa fille (ce dernier le lui rendant bien…) à la question de ce dernier (« Et quand le pauvre petit sera grand et que vous en aurez fait un ignorant, qu’est-ce qu’il deviendra ? ») répondra sournoisement : «il deviendra un gendre, probablement ». Autre moment comique : Clotaire, le cancre de la classe, récompensé par ses parents pour avoir eu 3 (sa meilleure note de l’année) en arithmétique, ce qui lui permit de finir avant-dernier ! En lisant ce livre, on voit d’ailleurs une réplique que l’on retrouvera dans le film Les Bronzés font du ski : à Monsieur Blédur qui lancera au papa de Nicolas : « je ne sais pas ce qui me retient de m’occuper de toi », ce dernier répondra ironiquement : « la frousse ».

Jean-Jacques SEMPE & René GOSCINNY – Histoires inédites du Petit Nicolas 2 – Editions de Noyelles – ISBN : 2-7441-9632-0

Friday, November 24, 2006

Album de coloriage, résistants, rebelles et patriotes européens


Parents tradilandais, voici un album à colorier pour vos chères petites têtes blondes, alliant loisirs et culture. 32 personnages qui incarnent la résistance, la rébellion et le patriotisme européen : Cimon, Spartacus, Vercingétorix, Arminius, Aetius, le Cid, William Wallace, Guillaume Tell, Constantin XI, Jeanne d’Arc, Vlad Tapes Dracul, Isabelle la Catholique, Don Juan d’Autriche, Jean III Sobieski, Pasquale Paoli, Kosciuszko, La Rochejaquelin, Lord Byron, Kossoth, Garibaldi, Mannerheim, Denikine, Colonel Larocque, Ante Pavelic, Michaël Collins, Mgr Joseph Mindszenty, Mihailovic, Primo la Rivera, Soljenitsyne, Bastien-Thiry, Heinz Petry et Lech Walesa. Chacun d’entre eux est présenté avec une courte notice biographique instruisant nos petits bouts de choux, leur apprenant l’histoire de leur continent, celle de ces hommes (et ces femmes) qui ont lutté pour la liberté contre l’oppresseur, qu’ils soient rois comme Jean III Sobieski, souverain de Pologne sauvant Vienne, ou simple bergère comme notre Jeanne d’Arc nationale ; qu’ils soient combattants par l’épée comme le Cid, par la plume comme Soljenitsyne, par la prière comme Monseigneur Mindszenty, par la désobéissance civile comme Lech Walesa… Chacun est resté dans l’histoire, auréolé de sa gloire : esclave révolté comme Spartacus, barbare victorieux comme Arminius, poète engagé comme Byron, héros de l’indépendance nationale comme Wallace, Paoli, Kosciuszko, Mannerheim ou Collins. Deux d’entre eux, Mihailovic et Pavelic, furent même ennemis. L’un, Heinz Petry, jeune héros des Werwolfen, était encore un enfant. Tradiland les reconnaît tous, les nôtres bien sûr (Primo, Denikine, La Rochejaquelin et Bastien-Thiry, l’homme qui voulut tuer le tyran) et ceux d’en face (Kossoth, Garibaldi). Le courage et l’honneur n’ont pas de patrie, les derniers étant les fils des premiers. Quand Garibaldi traverse l’Italie avec ses chemises rouges, c’est le sang de Spartacus qui coule dans ses veines. Quand Heinz Petry combat dans son pays en ruine l’occupant américain, c’est le sang d’Arminius qui le pousse. Quand Primo La Rivera avait tenté de libérer l’Espagne d’une idéologie étrangère qui la soumettait progressivement, c’est le sang du Cid qui coula de son corps fusillé. A l’heure où l’Europe s’effondre, assiégée de l’extérieur et minée de l’intérieur, chaque enfant prenant conscience de son héritage sera le résistant, le rebelle, le patriote européen de demain…

JC – Album de coloriage, résistants, rebelles et patriotes européens – Fier de l’Etre – BP22 – 91360 EPINAY/ORGE – 4 €

Tuesday, November 14, 2006

Dubitando n°9


Le numéro d’octobre de la revue éditée par Maurice Haas-Colle compte 8 articles, dressant le panorama de la libre recherche historique. Les deux articles les plus passionnants sont ceux de Maurice Haas-Colle sur l’explication commentée, avec photos, du journal du docteur Kramer, et de Louis Binamé sur les Sonderbauten d’Auschwitz, avec photos et dessins explicatifs. Au sujet des Sonderbauten, un dénommé Christian Gerlach (universitaire américain) prétend que ces bâtiments étaient des crématoires équipés de chambres à gaz et qu’un dénommé Richard Glücks aurait déclaré qu’il fallait les mettre hors des regards car les passagers des trains longeaient les bâtiments et voyaient les panaches de fumée. L’analyse des « arguments » de Gerlach par Binamé montre l’inanité de la version du professeur-assistant de Pittsburgh. La fumée était celle des torchères du complexe carbochimique de Monowitz (Auschwitz-III) qui effectivement longeait la voie, les crématoires étant à plus de 4 kilomètres. Gerlach sait très bien que les Sonderbauten n’étaient pas des « chambres à gaz » : la lettre à laquelle il fait allusion, le document NO-1242, est destinée aux camps de Sachsenhausen, Dachau, Neuengamme et Auschwitz, or, seul le dernier avait – selon le dogme officiel – des chambres à gaz. Selon Pressac et Kogon, le bâtiment en question était tout simplement… un bordel ! D’après les révisionnistes, un Sonderbauten était tout bâtiment dont la localisation devait ne pas être connue publiquement : services administratifs, abris antiaériens, hôpitaux, stands de tir. En ce qui concerne le journal de Johann Paul Kramer ; Maurice Haas-Colle révèle certains trucages de traductions (notamment de Jean-Pierre Azéma). Ce que vit le docteur Kramer le 12 octobre 1942, le spectacle infernal, c’était les ravages de la terrible épidémie de typhus. Les inaptes au travail étaient parqués dans le bloc 21 dans l’attente de leur expulsion vers l’Ukraine le lendemain. Or, il mourait dans le camp 150 personnes par jour de l’épidémie, ce qui excédait largement les capacités des crématoires : la chambre mortuaire (bloc 28, que vit Kremer) débordait de cadavres. Spectacle dantesque et effroyable. Un document de la Croix-Rouge de 1952 révèle le sort des Juifs du convoi hollandais du 12 octobre 1942 : les femmes jugées aptes au travail sont parties à pied pour Auschwitz-I et les inaptes ont été amenés en camion à Auschwitz-I (à l’opposé de l’endroit officiel des chambres à gaz) et enfermés dans le bloc 21 d’où ils furent déportés le jour suivant. Notons que dans L’Express du 1er juin 2006, Attali essaye de changer le fusil historique d’épaule : la majorité des Juifs n’aurait pas été gazés mais fusillés par les Allemands de 1940 à 1942. Version nouvelle qui rend invérifiable la matérialité des faits.

A noter également un excellent article du professeur Faurisson intitulé Mémoire juive contre l’histoire. Avec sa minutie, son objectivité et son sens habituel de l’exactitude, il nous livre des éléments de réflexion intéressants, notamment sur ces juifs qui ont fait œuvre de révisionnisme. Parmi eux, Ben Zion Dinur (1884-1973), Ministre de l’Instruction publique et de la Culture d’Israël de 1951 à 1955, fondateur de Yad Vashem en 1953 dont il fut démissionné en 1959. Son crime : avoir préconisé une étude critique des récits et «témoignages » des survivants de l’Holocauste, s’attirant les foudres du « lobby des miraculés », essentiellement des juifs polonais, comme le déclara l’historienne israélienne Arielle Rein dans sa thèse de doctorat consacrée à l’ancien ministre. Pour ces derniers, la Shoah nécessitait une méthodologie particulière où tout devait être concentré sur la littérature du témoignage. Devant l’impossibilité d’étudier la véracité des récits, miné par une campagne contre lui, Dinur démissionna. En 1950, un juif lituanien naturalisé américain, ancien du ghetto de Kaunas, Samuel Gringauz, dénonçait chez les Juifs le complexe de surenchère dans l’histoire qui enlève tout crédit à leurs témoignages. Même préoccupation chez l’historienne juive Olga Wormser-Migot. Il donne également l’avis d’Annette Wievorka, une historienne juive qui n’a pas hésité à déclarer que la Commission histoire et recherche visant à fixer les sommes dont les Juifs auraient été spoliés pendant la guerre, n’était composée d’aucun historien… Puisqu’il est question de Yad Vashem, notons les procédés de falsification pour arriver au recensement des fameux « 6 millions » qui font référencer deux fois les parents de Simone Veil et le père de Badinter, 3 fois le père de Serge Klarsfeld, 5 fois le père d’Henri Minczelès… Egalement dans ce numéro le texte intégral de la fameuse interview accordée à Der Spiegel par le président iranien et le compte-rendu du procès opposant le professeur Faurisson aux divers services de la police de la pensée (où, comme dans les procès Reynouard, on note la sérénité de l’accusé et les insultes haineuses des parties civiles, leurs seuls arguments).

Dubitando n°9 – octobre 2006 – haas397@hotmail.com

Friday, November 10, 2006

Plan de Wall Street, la soviétisation de l'Europe de l'Ouest

Dans la droite ligne de ce que nous écrivions dans nos éditoriaux des n°167 et 199 (entre autres), notre confrère Jacques Delacroix montre la convergence entre le communisme et le capitalisme, dressant la similitude entre ces deux idéologies. Le projet de l’Union Européenne visait à se développer exactement comme l’Union Soviétique financée, comme l’auteur le rappelle opportunément, par Rothschild et Rockefeller. Ces derniers avaient conçu l’URSS d’une telle façon qu’aucun de ses états ne pouvait s’en sortir seul économiquement. L’interdépendance économique les enchaînait au Kremlin. Même cas de figure dans une Union Européenne où « le Comité des 300 » a mis en application depuis les années 80 la destruction planifiée du tissu industriel de l’Europe, entraînant une baisse du niveau de vie entretenue volontairement par l’Euro (le niveau de vie des Français a baissé de 30 % depuis 2001 pour les produits de première nécessité). L’Europe voit ses états devenir des répliques des républiques socialistes soviétiques avec des commissaires européens décrétant ce qu’ils doivent produire : vins italiens, fruits et poissons espagnols, bétail britannique, céréales allemandes, cultures maraîchères et fleurs du Benelux et tourisme en France. Alors que Bruxelles démolit notre agriculture, elle finance le développement touristique en France, l’hexagone se couvrant de chambres d’hôtes et d’espaces de loisirs financés par l’Europe.

Selon nos estimables confrères de LIESI, le « oui » au référendum de mai 2005 aurait amené l’avènement d’un régime totalitaire de nature néo-marxiste en Europe, avec goulag et KGB à la clé. Comment ne pas comparer ces pronostiques avec un livre de Suzanne Labin paru avant la chute du Mur sous le titre Le Monde libre va-t-il tomber dans le piège de Gorbatchev ? où elle annonçait un rapprochement entre la CEE et le COMECON dans une Europe des technocrates ? Les commissaires de Bruxelles sont exactement comme les sinistres Politruki de Moscou : parés du même titre, ils ne sont responsables devant personne. Leurs directives orientent dans tel ou tel secteur l’économie d’un pays. La Constitution Européenne devenait une URSS de l’ouest (conformément à ce que Rakovsky annonçait dès… 1938 !) avec un Parlement sans pouvoir et un exécutif tout puissant, où les commissaires ne peuvent être remis en cause. Vladimir Boukovsky, le célèbre dissident russe, comparait l’UE à l’URSS : même projet et même fin. Pour lui, l’Europe deviendra pauvre, incapable et hyper-réglementée, avec KGB et goulag européen. Mais cependant, ce sera une Europe dirigée par des bureaucrates faibles et veules, donc pouvant être combattue. Et Jacques Delacroix de conclure à l’arrivée au pouvoir des trotskistes camouflés en sociaux-démocrates avec l’appui de la finance internationale, les « néo-cons » servant de dindons de la farce. La brochure compte deux annexes : une interview du philosophe italien Giulietto Chiesa et un autre sur General Motors, criblé de dettes et symbole d’un capitalisme américain en train de s’écrouler. Cette brochure succincte doit cependant être complétée par d’autres ouvrages, notamment ceux de William-Guy Carr, de Henry Coston, voire d’Hervé Ryssen, car la dimension ethnique y est totalement absente.

Jacques DELACROIX – Plan de Wall Street, la Soviétisation de l’Europe de l’Ouest, 4 €, LIESI, ISBN : 2-913694-12-8.

Lecture & Tradition n°351

Nos confrères de Lecture et Tradition consacrent un numéro spécial à la vérité sur Galilée, l’une des pierres d’achoppement de la propagande athée. Etienne Couvert, qui a consacré une part importante de sa vie à l’étude de la gnose, continue sa dénonciation de l’humanisme de la Renaissance, qu’il accuse de poursuivre clandestinement le culte de Mithra, le soleil invaincu, d’où leur volonté d’imposer la notion de système héliocentriste de Copernic et de Galilée. Il est cependant scientifiquement absurde de soutenir le contraire et ce n’est pas « adorer le soleil » que de constater que c’est la Terre qui tourne autour de lui et non l’inverse. Il est indispensable de noter que le 24 février 1616, l’héliocentrisme copernicien était condamné philosophiquement et non scientifiquement. Et pour cause, le culte solaire était défendu aussi bien par Copernic et Galilée : le détournement de la science à des fins politico-religieuses n’est pas une nouveauté. L’aspect instructif de l’article est la démonstration des manigances qui ont entouré l’élection d’Urbain VIII sur le trône de Saint Pierre. L’âme damnée de ce projet était Mgr Ciampoli, l’un des fondateurs de l’Académie des Lincéi dont Galilée était membre. Très opposé aux Jésuites, il profita de la mort du cardinal Bellarmin le 17 septembre 1621 pour faire publier un ouvrage « moderniste », Saggiatore, qui qualifie les membres de la Compagnie de Jésus de « canards incapables de suivre le vol des aigles ». Il travailla ensuite les cardinaux pour faire élire un ami intime de Galilée, Maffeo Barberini, dont l’âme damnée sera son neveu Francisco Barberini. Le 23 avril 1624, Galilée devient philosophe officiel du Vatican. Le 18 avril 1631, le père Grassi condamna Galilée le Vendredi Saint lors de son oraison solennelle en présence du Pape. Au même moment, les troupes protestantes de la Suède mettaient à sac la Bavière catholique et Urbain VIII ne réagit pas. Ce dernier fut violemment accusé par le Cardinal Borgia le 8 mars 1632 et les rois Philippe IV d’Espagne et Ferdinand II d’Autriche envisagèrent de déposer le Pape. Il fut donc contraint de « lâcher » Galilée. Ce dernier se rétracta le 22 juin 1633 et en représailles, le Pape exila le père Grassi à Savone et il fut interdit de publication. Urbain VIII aida également un autre dominicain hérétique, Thomas Campanella, à s’enfuir en la France où Richelieu le plaça à la Bibliothèque du Roi.

Parmi les autres articles, notons l’annonce d’une découverte au sujet des manuscrits de la Mer Morte à Qumran : la grotte qui les abritait était en fait une gueniza, une grotte-poubelle, où avaient été jetés des rouleaux jugés apocryphes en provenance des Esseniens, qui furent non pas des « précurseurs du christianisme » mais des Juifs qui reconnaissaient le Christ comme le Messie mais qui voulaient continuer à judaïser.

Lecture & Tradition n°351 – mai 2006 – 3 € - SA DPF – BP 1 – 86190 CHIRE-EN-MONTREUIL

Vae Victis n°64


Le numéro 64 de ce bimestriel consacré aux wargames propose un jeu en encart sur la bataille d’Austerlitz. Comme toujours, le jeu est accompagné d’une analyse historique, souvent pertinente. Cette fois, l’accent est mis sur les lectures de Napoléon qui ont inspiré son ordre de bataille lors d’Austerlitz. Tout d’abord, un excellent rappel historique de Frédéric Bey tord le cou à la légende de « Napoléon, conquérant mégalomane » ayant décidé en 1805 de conquérir l’Europe : il n’avait pas d’autre solution, face à une coalition regroupant l’Angleterre, l’Autriche, la Russie, la Suède et Naples, que d’aller au devant de ses ennemis et de les vaincre un à un alors qu’ils n’étaient ni prêts, ni rassemblés. Citons son analyse, qui, sans le savoir, rejoint celle de Carr : « Après la rupture de la paix d’Amiens, l’Angleterre et son gouvernement ont décidé de mener « jusqu’au bout » la lutte contre la France c’est-à-dire jusqu’à la chute de tout gouvernement français dont l’ambition serait de contester son hégémonie commerciale et maritime. Si l’Angleterre a vu dans la Révolution Française une menace idéologique pour l’équilibre de l’Europe, elle s’inquiète beaucoup plus de la concurrence d’une France apaisée et réorganisée efficacement par le Premier Consul, puis l’Empereur des Français. Le Cabinet de Londres se sert cyniquement de l’hostilité des souverains résolument conservateurs d’Autriche et de Russie contre l’héritier de la Révolution, pour conjurer la menace d’une France à nouveau stable et « respectable ». » Quel dommage que l’auteur n’ai pas compris que les accusations contre Adolf Hitler sont toutes aussi fausses (nous en reparlerons dans l’éditorial du n°154). La bataille d’Austerlitz est un cas d’école montrant la supériorité de Napoléon sur ses rivaux : il avait reconnu le terrain dès le 21 novembre, a utilisé la psychologie pour pousser les Russes à l’offensive et a bénéficié de sa forte culture, défaillante chez ses ennemis. Il sacrifia une aile pour renforcer l’autre comme Epaminondas à Leuctres et Mantinée et Frédéric II à Leuthen. Il poussa les Alliés à abandonner une position favorable pour l’attaquer comme Hannibal à Cannes, masquant deux divisions dans le brouillard comme fit le même Hannibal au lac Trasimène. Pour une victoire totale comme fut Austerlitz, il fallait aussi l’outil, et Napoléon l’avait avec ce qui fut la meilleure armée française de tous les temps.

Un scénario pour figurines, Le dernier des Mohicans, simule les combats au Canada entre Français et Anglais entre 1754 et 1755. Le scénario simule l’attaque de la colonne Wayne en route vers le fort Mac Allistaire par les « coureurs des bois » Français massivement renforcés par les Hurons du chef Moqwai. A noter que les règles du jeu d’embuscade sont fournies dans le numéro. Bien qu’on en voit la figurine sur les photos accompagnant les règles du jeu, l’ours n’est pas inclus dans les règles. Autre scénario pour figurine : le sacrifice des élèves de l’école de cavalerie de Saumur le 15 juin 1940, tués pour empêcher les Allemands de franchir la Loire, sacrifice totalement inutile. Le scénario simule la prise de l’île Offard par les éléments de la 7e Panzerdivision s’opposant à la brigade des Cadets dirigés par le Lieutenant De Buffevent, de la section de Cadets du sous-lieutenant d’Anglejan et de celle du lieutenant-colonel Robert, une unité de génie. Deux scénarii pour Avanced Squad Leader : le premier simule l’une des premières escarmouche du front de l’Ouest en 1939 opposant le 8 septembre un détachement français de garde-frontières (unité pour le moins médiocre, composés de frontaliers ayant souvent de la famille en Allemagne…) à ses homologues allemands de la Grenzschultz dans le village allemand de Bedersdorf. Les Français réussirent à se retirer pour la perte d’un soldat contre celle d’un officier allemand. Le second s’intéresse à l’un des derniers combats du 81e régiment Debica de la 29e division de Waffen-SS Italia, soutenu par un char du groupe Leonessa, qui repoussa dans le village de Piacenza le 135e régiment de l’armée américaine le 26 avril 1945.

Le dossier du bimestre, qui sera le thème du prochain jeu, est la Guerre de Sept ans. Les différents protagonistes y sont présentés avec de superbes reproductions de tableaux montrant les maréchaux et souverains impliqués. Honneur aux dames, la première a être présentée est l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Aimée de ses soldats, elle fit réorganiser totalement une armée que son père, Charles VI, avait laissé dans un état de déliquescence inquiétant. Le problème de l’Autriche était un manque flagrant de généraux d’exception : le maréchal Daun, par exemple, était un bon officier mais sans aucun esprit d’initiative et le prince Joseph-Frédéric de Saxe-Hildburghausen. Comme la Russie, l’Autriche a recours aux généraux étrangers comme le général-comte de Lascy (russe), le Feld-maréchal Browne (irlandais) ou Ernst-Gideon Freiherr (livonien). Les troupes autrichiennes ont une discipline moins inhumaine que l’armée prussienne (les coups de bâtons ont été supprimés) et connaît bien moins de désertions. L’Autriche pouvait compter sur ses unités ethniques, les Grenzers (Hussards hongrois, régiments croates, slavons, de Warajdin, de Peterwardein), des unités légères spécialisées notamment dans le harcèlement des lignes de communication prussienne sous le commandement de l’excellent général-comte Franz-Léopold Nadasdy, un Hongrois. L’Autriche est censée compter sur l’armée des Cercles (les petites principautés allemandes du Saint-Empire) mais dans la réalité il n’en n’est rien : ses meilleurs unités, les Würtembergeois, sont incorporés directement dans l’armée autrichienne et les 84.000 hommes d’infanterie et les 36.000 cavaliers censés être fournis n’existèrent que sur le papier. L’armée saxonne était au tiers de sa puissance potentielle et fut rapidement écrasée à la bataille de Dresde : le très avare et incompétent Prince de Saxe avait totalement négligé son armée. La France entra en lice suite au traité de Versailles du 1er mai 1757 avec une armée en totale liquéfaction, dont le chef, le comte d’Argenson, a été limogé le 1er février suite à un caprice de la Pompadour et remplacé par son neveu, le marquis de Paulmy, qui connaîtra le même sort suite au désastre de Rossbach, le 5 novembre 1757. Ajoutons à cela une organisation digne d’une armée mexicaine : l’armée du Bas-Rhin, 30 brigades, avait 44 lieutenant-généraux, 61 maréchaux de camp et 86 brigadiers ! La Russie, dirigé par un très extravagant écossais, le Feld-maréchal comte Villim (William russifié) Fermor, voit son armée en pleine réorganisation. Le soldat russe manœuvre mal mais tient ses positions avec fermeté. La cavalerie, en pleine réforme, est plus que médiocre, notamment les Cosaques, qui pillent mais sont d’aucune utilité militaire. La force de la Russie est son artillerie, la meilleure d’Europe, dirigée par le comte Piotr Chouvalov. En supériorité numérique, les Alliés défirent à plusieurs reprises Frédéric II mais ne purent exploiter leur victoire. D’où la victoire de la Prusse.

Vae Victis n°64 – septembre 2005 – en vente chez tous les marchands de journaux - 6,95 €

Vae Victis n°63

Le jeu en encart simule un épisode de la Blitzkrieg de 1940, à savoir la bataille d’Hannut et de Stonne (Ardennes française et belge) opposant le Panzerkorps du général Hoepner (3e et 4e Panzer et 20e motorisée) au corps de cavalerie du général Prioux (2e et 3e DLM). La bataille d’Hannut fut une fausse victoire française et celle de Stonne (surnommée le Verdun de 1940) une victoire majeure allemande. Au niveau régimentaire, les Français alignent de l’infanterie (67e RI, 205e RI) des dragons portés (11e RDP), de l’infanterie motorisée (6e GRDI) et des chars (1er, 2e et 12e Cuirassiers, 45e et 49e BCC). Chez les Allemands, du Panzer (8e, 14e et 35e PzR), de l’antichar (14e Pz-Jäger), de l’infanterie (21e IR, Grossdeutschland), un bataillon de pionniers, le 640e bataillon de canons d’assaut et le 8e régiment école. La bataille montre que les Somua et les Hotchkiss français surclassent totalement les Panzer-I et II. Il n’y a que 60 des 340 panzers allemands, les modèles III et IV qui peuvent rivaliser avec les Français, mais qui s’avèrent suffisants pour mitrailler les dragons du corps de cavalerie. L’excellence de l’organisation allemande bouscule une armée française pesante. Le 13 mai, les Français ont détruit 160 Panzers contre la perte de 110 chars. Les chars français sont meilleurs, mieux blindés, mieux armés. Mais les Allemands sont plus rapides, coopèrent mieux, sont mieux commandés et ont des radios, alors que l’armée française en est dramatiquement sous-équipée. Pendant que l’armée française pensait remporter une victoire à Hannaut, elle était tombée dans une manœuvre de diversion, les Allemands attaquant en fait massivement à Stonne, tête de pont vitale sur la Meuse. Sûr du soutien du Führer, Guderian laissera les ordres de von Kleist dans le tiroir et utilisera sa 10e PzD pour attaquer avec l’appui du régiment d’élite Grossdeutschland. Le général Georges a compris le piège et veut opposer à Guderian la 3e DCR encore en état de combattre. Il ne sera pas écouté par les généraux Huntziger et Flavingy. Le 15, Stonne change 7 fois de mains. Le 16, un seul B-1 (celui du capitaine Billotte) pulvérise les 13 chars de la 8e compagnie du 8e PzR et rentre à la base avec 140 impacts. Le 17, Stonne change encore 6 fois de mains, le char Riquewihr, un B-1 bis commandé par le lieutenant Doumecq, broie avec ses chenilles des fantassins allemands en fuite et démoralise l’infanterie allemande présente en exhibant ses chenilles sanguinolentes. Pas pour longtemps… Le 18, Stonne est prise. 1190 soldats allemands sont tués au combat et la 3e DCR a perdu la moitié de ses chars. L’organisation allemande a triomphé du courage français.

Le dossier porte sur la plus glorieuse victoire de l’Histoire de France : Austerlitz. Empereur de France depuis le 2 décembre 1804, roi d’Italie depuis le 26 mai 1805, Napoléon décide de régler le sort de l’Angleterre. Comme firent les Romains face à Carthage, il décida que l’armée de terre superviserait la totalité de l’opération et considéra le Pas-de-Calais comme « un grand fleuve ». Pour le franchir, il lança la construction de 2000 embarcations dont des transports à fond plat ancêtres des LST américains. La France recrute une armée de 150.000 hommes et la marine doit tenir la Manche 5 jours. Or, même en y adjoignant la marine néerlandaise, on est loin du compte… L’Angleterre a deux atouts maîtres : son or et sa marine. Les jaunets d’Albion achètent l’alliance de l’Autriche, de la Russie, de la Suède, de Naples. La Royal Navy anéantit à Trafalgar les marines française et espagnole. Napoléon se retourne alors contre la coalition. Suite à une dictée de 6 heures à son secrétaire Daru, aidé par son fidèle Berthier, il mobilise toute l’armée en 15 jours. Les Autrichiens sont entrés en Bavière et attendent les Russes qui sont en Bohême. Vienne exulte. Pas pour longtemps… Mack est écrasé à Ulm le 9 octobre, Linz tombe le 2 novembre, Vienne le 13… La Prusse menace de rejoindre la coalition, aussi Napoléon veut provoquer une bataille décisive pour écraser l’armée russe et ce qui reste de l’armée autrichienne. Le 2 décembre au soir, après la bataille d’Austerlitz, la France a perdu 1300 de ses fils et 7000 sont blessés… en face, 20.000 Russes ne reverront plus la rodima, 6.000 Autrichiens leur Heimat, la Grande Armée a fait 11.000 prisonniers et prit 180 canons. Le 26 décembre, l’Autriche perd la Souabe, le Tyrol, l’Italie du Nord, l’Istrie et la Dalmatie.

Plusieurs scénarii sont proposés. L’un, pour figurines, représente l’une des dernières batailles d’Alexandre le Grand, l’opposant en l’an –327 au roi Porus, dont le royaume se situe au delà de la limite extrême de son empire, sur l’autre rive de l’Hydaspe appelé actuellement Jhelum ou Djelam (actuellement au Pakistan). L’autre, pour ASL, simule… la bataille de Stonne en encart, plus exactement, l’engagement du 15 mai à 11 heures entre le régiment Grossdeutschland et les chars B-1 des 45e et 49e BCC, accompagnant le 51e RI. Ce fut lors de cet affrontement que l’Oberfeldwebel (caporal-chef) Giesemann découvrit le point faible des chars B-1 qui surclassaient leurs homologues allemands : la trappe du système de refroidissement.

Vae Victis n°63 – juillet-août 2005 - 6,95 € - en vente chez tous les marchands de journaux

Vae Victis n°62

Le jeu en encart simule la bataille de Las Navas de Tolosa du 16 juillet 1212. Les troupes chrétiennes sont commandées par Alphonse VIII, roi de Castille. Il est assisté de Diego Lopez de Haro, qui commande l’avant-garde chrétienne (avec un petit contingent français) ; de Gonzalo Nuñez de Lara, qui commande le corps de bataille castillan ; de Juan Gonzalez de Ucero, qui commande les ordres monastiques chrétiens (Calatrava, Santiago, les Templiers et les Hospitaliers) et de deux rois alliés qui commandent leurs armées : Pierre II d’Aragon et Sancho VII de Navarre. Les troupes musulmanes sont commandées par le calife almohade Mohamed Al-Nasir et ses lieutenants : le grand vizir Abu Said ben Djami commande les almohades, le chef des Mujahids, le chef d’Al-Andalus et Al-Maysarah commande les Berbères. Humilié lors de la bataille d’Alarcos du 19 juillet 1195 où son impétuosité lui fit perdre 20.000 hommes, Alphonse VIII décide cette fois d’attendre les renforts face à Al-Nasir, général médiocre. 70.000 soldats de la Très Chrétienne Espagne affrontent les 160.000 musulmans. L’aile gauche chrétienne, commandée par le roi d’Aragon, enfonce l’armée arabe. Les exploits de Jimenez de Rada, archevêque de Tolède, premier homme d’Eglise du pays, galvanisent les troupes. Le roi de Navarre, Sancho le fort, géant de plus de deux mètres, prend l’étendard d’al-Moumen. L’armée musulmane en déroute est totalement exterminée, son chef arrivant à s’enfuir à dos de mulet pour s’éteindre en Afrique le jour de Noël 1213. Alphonse VIII s’éteignant le 22 septembre 1214. Notons qu’est citée une phrase très juste de l’historienne égyptienne Bat Ye’or : alors que la djihad est le socle fondateur de l’Islam (l’univers est divisé en deux parties, le dar-al-islam (territoires conquis) et le dar-al-harb (territoires infidèles à conquérir)), la croisade n’est que la réponse de légitime défense des chrétiens face aux musulmans.

Le dossier est consacré aux blindés français de mai 1940. J’avais signalé plusieurs fois que le régime ne peut pas tout censurer et que parfois, quelques éléments arrivent à filtrer mettant à mal la version officielle de l’histoire. La France aligne en 1940 quelques 3.085 chars, généralement supérieurs à ceux des Allemands. Les chars français eurent deux pères au berceau : Louis Renault, qui fabriqua le premier d’entre-eux, le FT-17 et le colonel d’artillerie Estienne qui créa la première doctrine d’utilisation des blindés. En 1919, le maréchal Pétain avait mis au point une excellente tactique mais en 1939, elle était devenue totalement obsolète… En mai 1940 ; la France alignait plus de chars que les Allemands, réussissant à en produire 400 de plus en mai et juin 1940. Avec les renforts anglais et belges, ce sont 3.700 chars alliés qui font face à 3.500 chars allemands, dont 1.474 sont des Panzer I et II totalement surclassés. Si on enlève ces derniers, qu’on retranche des forces alliées les FT-17 périmés et que l’on ajoute les renforts, les Alliés alignèrent 2.600 chars de combat contre environ 1.000 panzers moyens. Preuve que l’Allemagne n’était absolument pas prête en 1940, ce qui tord le cou à la légende de la volonté hégémonique hitlérienne. En 1941, l’Allemagne est dramatiquement sous-équipée en armes antichars puissantes et en chars moyens et lourds contre l’URSS, mobilisée depuis 1939 et dont les usines tournent à plein régime alors que le Reich ne passera en économie de guerre qu’en 1943. L’Allemagne a gagné grâce à l’excellence de ses soldats et de ses officiers, comme l’aéronavale nippone de 1942. Mais une armée d’élite ne peut pas résister face à la masse d’une coalition mondiale. L’Allemagne, telle la chèvre de Monsieur Seguin, résista tant qu’elle le put mais finira par succomber. En 1944, malgré son excellence, malgré le génie de ses ingénieurs, malgré le sacrifice de l’élite de son peuple, malgré son héroïsme, l’Allemagne se battait, on ne le dira jamais assez, tout simplement à un contre trop…

Deux scénarii pour figurines sont proposés. L’un est consacré à la bataille de Télamon en –225, opposant diverses tribus gauloises, commandées par les gaesti Concolitan et Anétoestes aux Romains du consul Atilius (armée de Sardaigne) et du consul Aemilius (armée de la via Flamina) . Cette bataille se place dans un contexte d’expansion des Celtes. Partis au 5e siècle avant Jésus-Christ de ce qui est actuellement la Suisse, l’Autriche et la Bourgogne, ils conquièrent en deux siècles un vaste empire comprenant ce qui est actuellement la France (Corse exceptée), les Iles Britanniques, le Portugal, la Castille, la Galicie, ce qui a été la RFA sauf la région de Hambourg, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Bohême, la Moravie, le nord de l’Italie et ce qui sera la Yougoslavie sauf la côte dalmate. Une branche des Celtes, les Galates, fondera un royaume au centre de l’Anatolie. En –387, les Celtes pillent Rome mais n’arrivent pas à prendre le Capitole, trahis par le cri des oies. Se retirant avec un riche butin, le brennus des Sénons jettera son épée dans la balance avec ces mots : « Vae Victis !» (malheur aux vaincus). Naîtra alors une haine féroce des Romains pour les Gaulois. En –350, ces derniers détruisent ce qui reste du royaume Etrusque et fondent la Gaule Cisalpine, s’alliant avec Denys, le fameux tyran de Syracuse qu’ils fournissent en mercenaires, menaçant Rome à plusieurs reprises. Une bataille décisive est remportée par les romains à Sentinum en –295. Malgré une splendide victoire à Arretium en –284, les Sénons sont écrasés et la ville d’Ariminium (l’actuelle Rimini) est fondée sur leur territoire. En –225, la Gaule Cisalpine attaque Rome et est défaite à Télamon : Rome ne sera plus menacée. Alliés à Carthage, les Gaulois sont définitivement vaincus en –181 et les populations sont romanisées. L’heure est venue pour Rome de s’attaquer à la Gaule Transalpine. La Provincia sera conquise puis Jules César soumettra totalement la « Gaule chevelue » (nommée ainsi à cause des forêts). Le second scénario est une escarmouche imaginaire le long du rideau de fer en 1965 entre un groupe de combat dirigé par le sergent américain Hutchinston, renforcé par un char M-48 commandé par le lieutenant Lewis et leurs homologues soviétiques aux ordres du lieutenant Metchenko, renforcés par un char T-54 commandé par le lieutenant Karpov.

Vae Victis n°62 – mai-juin 2005 – 6,95 € - en vente chez tous les marchands de journaux.

Vae Victis n°61

Le jeu en encart est consacré à la bataille de l’Ebre, victoire décisive des nationalistes espagnols en 1938. La carte représente la boucle de l’Ebre, entre Paüls et La Palma d’Ebre, avec les villes fluviales de Ribarroja, Flix et Asco. Du côté des nationalistes de l’armée du général Davila, le corps marocain du général Yagüe et les 13e, 50e, 74e, 82e, 84e, 102e et 105e divisions, ainsi que la 4e division de Navarre. Du côté des rouges de l’armée du colonel Modesto, un fanatique communiste, le 5e corps de cavalerie du général Lister (11e, 45e, 46e et 60e divisions) et le 15e corps du général Taguena (3e, 16e, 27e, 35e et 42e divisions). Notons la présence chez les franquistes des Carlistes et des Phalangistes au sein de la 74e division et des « brigades internationales » au sein des 45e et 35e divisions rouges. Le jeu simule les premiers jours du combat, du 25 juillet au 3 août 1938. L’attaque rouge surprend totalement l’avant-garde de la 50e DI nationaliste qui perd 4.000 prisonniers. Yagüe ordonne son repli et demande des renforts. Deux corps d’armée républicains, le XVe et le Ve de l’armée de l’Ebre ont commencé à franchir le fleuve. La 50e DI est anéantie et la 13e DI sévèrement entamée. Le 25 au soir, les Rouges semblent à l’aube d’une victoire totale dans le secteur : le front nationaliste a été coupé entre Caspe et Gandesa. Franco suspend son offensive sur Valence. Maigre consolation pour ce dernier : la XIVe brigade internationale (Français et Belges) est refoulée avec des lourdes pertes. Yagüe comprend que Gandesa est l’objectif réel des Rouges, aussi, il y envoie la Légion et fait venir du Levant la 4e division de Navarre et deux autres d’Estrémadure. La résistance inopinée des rescapés du 50e DI à Flix, la supériorité aérienne des Nationalistes et l’ouverture des barrages de la Segre entravent les mouvements des Républicains puis les empêchent totalement le 26. En quelques jours, Yagüe aligne 4 divisions en renfort. Modesto tente un assaut désespéré sur Gandesa le 1er août. Le 3, l’offensive est un fiasco. La bataille s’enlisera jusqu’à la victoire franquiste de novembre 1938…

Le dossier de Frédéric Bey porte sur la Reconquista, remontant jusqu’à la conquête de l’Espagne par l’Islam et sur les racines de ce dernier. Alors que le christianisme s’était imposé pacifiquement, l’Islam conquiert le bassin méditerranéen par la force : la Palestine et la Mésopotamie sont soumises en 637, la Perse asservie en 642, l’Egypte et la Cyrénaïque en 643, l’Afghanistan atteint en 664. Gibraltar est franchi en 711, Tolède tombe en 712… Poitiers en 732 marquera la fin de la progression musulmane. Quelques petites principautés chrétiennes de la péninsule ibérique, vassales des Francs, ont échappé à la conquête. Elles deviendront la base de l’Espagne. En 859, à Clavijo, Saint Jacques apparaît aux Chrétiens qui écrasent les Arabes de Muza. Nouvelle victoire en 934 à Samancas où la cavalerie asturienne de Ramiro II remporte la première bataille rangée. Ayant sucé toute la sève de l’Espagne chrétienne conquise, l’Espagne musulmane décline rapidement : en 1031, elle explose en 25 états indépendants que les 4 royaumes chrétiens du nord conquièrent progressivement. Madrid est libérée en 1083, Tolède en 1085, Huesca l’est en 1096, Lisbonne en 1147. Un dernier sursaut mahométan survint en 1194 avec Al-Mansour, qui échoue devant Tolède et Madrid en 1197. En 1209, le Pape Innocent IV appelle à la Croisade pour reconquérir l’Espagne. L’armée musulmane de Muhammad I est écrasée à Las Navas de Tolosa en 1215.Ensuite, l’agonie des Mahométans se poursuit en accéléré : Badajoz est libéré en 1229, Cordoue en 1236, Valence en 1238, Murcie en 1243, Séville en 1248. En 1235, les hommes au Croissant sont chassés des Baléares. Ne reste plus que le Royaume de Grenade avec Malaga, vassal de la Castille. La Castille et l’Aragon se déchirent en guerre fraticide, ce qui sauve Grenade, mais l’Espagne s’unit en 1479. Grenade sera libérée en 1492. A noter une réflexion sur le mythe d’Al-Andalus : la société musulmane est très ségrégationniste, 150.000 colons maghrébins sont installés dans le pays, les filles chrétiennes sont razziées ce qui provoque explosion démographique d’un côté et baisse de l’autre. Les Chrétiens sont des citoyens de seconde zone, voués à de nombreuses vexations et à qui les Musulmans n’ont pas le droit d’adresser la parole. Bien entendu, « l’apport arabe » à l’occident s’est limité à 10 % des textes apportés, le reste venant des Byzantins, véritables dépositaires de la science.

Trois scénarii sont proposés. Un scénario pour figurines nous replonge dans la guerre des Boers, décrivant la bataille de la gare de Belmont du 23 novembre 1899 entre l’armée anglaise de Lord Methuen et les komando des généraux boers Prinsloo et Jacobus de la Rey. L’article d’Eric Schmitt accompagnant le scénario est excellent et puisé aux meilleures sources (notamment les travaux du plus grand spécialiste de l’Afrique du Sud en France, le professeur Bernard Lugan), ce qui rétablit l’article sur l’Espagne du numéro précédent. Il est notamment évoqué les camps de concentration ouverts par les Anglais pour y entasser les femmes et les enfants boers et l’armement d’unités de nègres pour piller, violer et terroriser. Guerre de lâches voulue par des hommes qui eurent la particularité d’être tous liés à la communauté juive. Ces horreurs marqueront durablement les mentalités aryennes, notamment en Allemagne. L’idée des camps pour civils naîtra symétriquement en Angleterre et aux Etats-Unis de ce qui deviendra plus tard les planétariens. Leur branche marxiste la systématisera en 1917. Quand en 1942 les Allemands chercheront une solution pour « stocker » et neutraliser la population juive en vue de son expulsion, ils ne feront qu’utiliser les méthodes de Lord Kitchener… On est toujours puni par où l’on pèche. Un autre scénario pour DCK propose une escarmouche pour le contrôle d’un dépôt d’essence en 1985 dans un pays d’Afrique équatoriale non précisé mais ressemblant assez au Zaïre. Le dernier scénario simule la bataille de Savage Station du 29 juin 1862, où une défaite tactique sudiste se transforme en victoire stratégique. Le médiocre dixie Magruder se frotte en nette infériorité au corps d’armée de Sumner, croyant attaquer le 5e corps en déroute. Sauvés par la pluie d’une défaite totale, les sudistes vont triompher car Mc Clellan, le nullissime chef des yankees, va ordonner le repli de ses troupes pourtant victorieuses et laisser 3.500 prisonniers ! A noter un scénario pour ASL simulant la bataille de Lisow, en Pologne. Le 13 janvier 1945, les chars Joseph Staline 2 du 13e régiment de chars de la Garde (4e corps de chars de la Garde) écrasent le 424e bataillon allemand de chars lourds, équipés de 52 chars Tiger et coupés de toute communication avec son état-major, celui du 24e Panzerkorps.

Vae Victis n°61 – mars-avril 2005 – 6,95 € - chez tous les marchands de journaux.

Vae Victis n°60

Tant attendu, le numéro de cette revue bimensuelle de wargame consacre son jeu en encart à la guerre de Vendée. Une carte splendide, des pions qui ne le sont pas moins, permettant de simuler cet épisode si cher à nos cœurs. Tous nos héros sont là : les plus connus (Cathelineau, Stofflet, d’Elbée, Bonchamps, Lescure, la Rochejaquelein, Sapinaud, Charette) mais aussi des généraux vendéens moins célèbres (Joly, Lyrot, La Cathelinière, Royrand).Tout est pris en compte : les déserteurs républicains venus rejoindre les rangs vendéens, la « Marie-Jeanne » (canon pris à l’ennemi), les problèmes de cavalerie et d’intendance des Vendéens mais également le risque pour les généraux républicains de tester le «rasoir national », un éventuel débarquement anglais… A noter que dans la petite bande-dessinée « Ciel de Bataille », Napoléon et Nelson (son ange-gardien borgne) sont aux prises avec un Vendéen avide de liberté et au lapin qu’il a braconné.. D’autres scénarii sont également proposés pour divers jeux. Un pour Barbarossa (VV n°43) qui simule la bataille de Moscou de décembre 1941 (avec en sus de nouveaux pions, le 38e Corps allemand et les 3e, 5e, 9e, 11e, 12e, 16e et 23e armées soviétiques) ; un pour Alsace 1944 avec la bataille de Osthouse (8 janvier 1945, victoire tactique allemande) entre le BM 21 et le CC5 de la 5e DB et la 106e Panzer-Brigade et la bataille de Friesen (21 novembre 1944, victoire tactique française) entre une compagnie du 6e RTM et un bataillon du Waffen Grenadier 75.

L’article pour le jeu avec figurines est consacré à un peuple germanique dont le nom est resté dans l’histoire : les Vandales. Vivant dans l’actuel Jutland, ils ont migré au 1er siècle en Silésie (les Siling) puis plus tard, une de leur tribu, les Asding, ira vivre dans ce qui est actuellement la Slovaquie. Pressés par les Goths fuyant devant les Huns, les Vandales essayèrent de franchir en vain le Limes en 279 et en 291. L’hiver 406 vit le Rhin gelé et franchi à Mayence par les barbares. Les Vandales, après avoir pillé Trèves, iront s’installer dans le Pas-de-Calais, ce qui déplut fortement aux propriétaires locaux qui firent assassiner en 408 celui qui était depuis 385 le général en chef des troupes romaines d’Occident, Flavius Stilichon… un Vandale ! Sa mort entraînera la désertion des Germains de l’armée romaine et la prise de Rome par Alaric en 410 !!! En 409, les Vandales partirent vers le sud et s’emparèrent de l’Espagne, se voyant attribuer la province de Bétique, qu’ils rebaptisèrent Vandalousie, qui deviendra plus tard l’Andalousie… En 429, chassés par les Wisigoths, ils s’emparèrent de l’Afrique du Nord romaine sous le contrôle de l’infirme, mais non point sot, Genséric. Les Vandales assassineront Saint Augustin en 430 au siège d’Hippone et en 435 , ils dirigeront un empire allant de Tanger à Tripoli, mais incluant aussi les Baléares, la Corse, la Sardaigne et la Sicile.. La bataille simulée est une date décisive, c’est celle de Tricamerum en 533, opposant l’armée byzantine de Bélisaire, appuyé par la cavalerie de Jean l’Arménien et 600 mercenaires Huns contre l’armée vandale de Gélimer et de son frère Zano, dix fois plus nombreuse. Traîné captif à Byzance, Gélimer prononcera le célèbre « Vantias vanitae et omnia vanitas… » avant de finir ses jours paisiblement en Galatie. La seule trace des Vandales dans l’histoire, outre une sinistre réputation et le nom « Andalousie », restera la présence de nombreux blonds aux yeux bleus en Kabylie et en Tunisie…

Le dossier du bimestre, qui donnera lieu au jeu du n°61, est consacré à la bataille de l’Ebre. J’avais déjà pesté contre celui du 58 avec le déferlement de propagande « mon gaullien », mais là, c’est le bouquet avec un dossier réalisé par un rouge espagnol, Enric Marti, qui en toute fin d’article rend hommage à une belle brochette de complices de la dictature rouge que fut sa proche famille… Il pare les rouges de toutes les vertus, présente leurs chefs comme des hommes de grandes valeurs (les biographies de Juan Modesto, Eneique Lister et Manuel Tagüeña sont des hagiographies dignes de la Pravda). Il reconnaît cependant à Franco le mérite d’avoir acquis un véritable soutien populaire, les horreurs des anarchistes et des communistes (des excès selon l’auteur, alors que toutes les preuves existent montrant leur préméditation et de leur planification) ayant révélé aux Espagnols l’image de la République de demain… Bien entendu, Franco est présenté comme un général médiocre. Si médiocre qu’il a gagné une guerre qui semblait perdue…

Vae Victis n°60 – janvier-février 2005 – en vente chez tous les marchands de journaux – 6,95 €

Tuesday, November 07, 2006

Vae Victis n°71


Le jeu en encart est consacré à la bataille de Iéna. Frédéric Bey (y a-t-il un lien de parenté avec Nicolas Bey ? J’en ai bien l’impression...) déplore qu’elle ne soit pas du tout commémorée (celle d’Austerlitz le fut à peine) et que les historiens préfèrent commémorer nos défaites, Trafalgar, Dien Bien Phu… Il donne le nom de plusieurs héros de l’armée française : le capitaine Deschamps ou le capitaine Gondeaux du 17e léger, si blessés qu’ils durent prendre leur retraite après la bataille et le colonel Pouzet, commandant le 10e léger, blessé à Austerlitz, blessé à Iéna, blessé à Eylau, mort au combat à Essling… Il s’indigne que Napoléon soit systématiquement traité d’esclavagiste, misogyne, raciste, liberticide ou belliciste. Il cite la journaliste de Marianne Nathalie Polony : « les Français ne partagent plus les images d’Epinal du vase de Soissons ou du baptême de Clovis, de Robespierre à la Convention ou de Napoléon à Austerlitz, mais les déboires de Loana dans sa piscine. Ce qui fédère la population est une tolérance mâtinée d’indifférence ». Vous l’avez voulu cette société, vous l’avez, prenez-là et mourrez avec ! Pourtant Iéna fut une bataille montrant le génie de Napoléon : il fonça à travers les forêts de Thuringe vers la Saxe pour s’interposer entre les Prussiens et leur capitale et les contraindre à la bataille décisive. Il arriva à scinder l’ennemi en 3 et vainquit ses généraux séparément : le général Tauentzien, puis le général Grawert, puis les Saxons. Le 14 octobre, la victoire française est totale, d’autant plus que le maréchal Davout a écrasé à Auerstaedt le duc de Brunswick. Napoléon savait que le IIIe corps de Davout, 25.000 hommes des troupes d’élite, pouvait résister à n’importe qui. « En évoquant aujourd’hui ces événements avec 200 années de recul, il apparaît que le courage sans faille d’un Davout, l’héroïsme suranné d’un Louis-Ferdinand de Prusse, la bouillante énergie d’un Lassale, l’obstination d’un Blücher, comme les efforts prodigués par les combattants anonymes de la campagne 1806, conservent leur exemplarité » déclare Frédéric Bey qui conclut : « le passé est devenu le seul endroit où je peux encore trouver les traces d’un certain courage de la France ». Je vais faire un aveu à Monsieur Bey : Hitler et Napoléon, c’est exactement le même débat… D’un côté le génie de l’homme, une sorte de Prométhée qui change le monde et de l’autre le magma putride des puissances de l’argent, qui fondent leur pouvoir sur l’obscurantisme, le déracinement, la lâcheté collective, la corruption. L’aigle, qu’il soit impérial (version française, autrichienne, prussienne, russe) ou fasciste (mussolinien ou hitlérien), a horreur de barboter dans la vase.

A noter un scénario pour Basic Impetus (un jeu pour figurines simulant des batailles de la Renaissance, du Moyen-Age et de l’Antiquité) simulant la bataille de Bosco Marengo du 23 juillet 1391 entre l’armée milanaise de Jacopo Del Verme et l’armée française du duc d’Armagnac pour le contrôle de la province de Padoue, envahie par la Toscane alliée de la France. Déplorons une fois encore les sympathies soviétophiles avérées du dossier, qui annonce le jeu qui paraîtra en janvier 2007 et qui prend exactement à contre-pied ce que disait Frédéric Bey. La victoire du camp matérialiste en 1945 était tout simplement celui de l’éradication des valeurs qu’il prônait. Réalisé comme il se doit par Philippe Naud, il constitue une grande apologie de l’URSS et une occultation totale de ses crimes, avec même quelques reprises de la propagande stalinienne sur le prétendu pillage de l’URSS par le Reich. Comment piller un pays où toute la population crevait de faim et où il y avait pénurie de tout sans parler de ce qui faisait défaut et où tout manquait à l’exception des armes, des bureaucrates et des flics ? L’Allemagne a perdu la guerre tout simplement parce qu’elle a commis une erreur capitale en juin 1940 : ne pas écraser l’Angleterre. Une seule erreur, mais elle suffit. En 1941, malgré le courage admirable de ses soldats et de son peuple, se battant pour défendre leurs acquis sociaux et pour échapper au sort funeste que leur réservait les Alliés, l’Allemagne se battait tout simplement à un contre trop. Naud semble perturbé par les commissaires politiques dans l’armée allemande, systématisés alors que l’URSS réduisait officiellement le pouvoir des siens. Voici mon analyse sur l’utilisation de plus en plus grande des commissaires politiques par les Allemands à partir de 1943 : les Allemands avaient remarqué que les unités Soviétiques se battaient mieux en défense quand elles en étaient dotés. La suppression de la peine de mort systématique pour tout commissaire rouge capturé par les nazis a d’ailleurs entraîné des masses de désertion. Les Soviétiques avaient trouvé un autre moyen de pression sur les soldats : tout prisonnier voyait sa famille déportée ou massacrée. De quoi « fanatiser » tout défenseur. Quel fut le rôle réel des commissaires politiques nazis sur le front de l’Est ? Une chose est sûre, c’est que l’Allemagne a résisté tant qu’elle a pu et même plus que cela sur ce front. Les Russes ont mis deux ans à prendre un territoire conquis par les Allemands en six mois, et ce malgré une supériorité militaire écrasante. Les unités allemandes auraient-elles tenu autant si des hommes n’étaient pas là pour rappeler aux soldats pourquoi ils se battaient ? Le débat est ouvert.

Plus réjouissant, un taillage en pièces du film Indigènes par Dominique Guillemin et de Laurent Dauré, dans la même veine de ce que disait Bey. Cet article prouve que l’on peut s’intéresser à l’histoire sans rien comprendre des enjeux sous-jacents. Une fois encore, les deux auteurs qui, comme le patron de cette revue me semblent politiquement assez proches du villiérisme versaillais, déplorent le fait que l’histoire de France est trafiquée pour des causes politiques. La « caution historique » du film, un dénommé Pierre Blanchard, culpabilise la colonisation comme le fut Vichy. Nos confrères de Vae Victis ont du mal à comprendre que leur vision de la France est morte et a été diabolisée ad vitam aeternam en 1945. Et pour cause, il suffit de comparer les noms des entourages de De Gaulle et de Pétain pour le comprendre… On commence par diaboliser Hitler, puis Pétain, puis la colonisation, puis Napoléon, puis toute l’histoire de France. Culpabilisation à sens unique. Est-ce qu’on culpabilise les Juifs pour les crimes ignobles du communisme ou les immigrés pour l’idéologie impérialiste et esclavagiste qu’est l’Islam ? La dernière phrase de l’article met le doigt sur le nœud du problème : « Je libère un pays, il devient le mien ». Sous-entendu, au nom des valeurs véhiculées par l’envahisseur anglo-américain, la France doit devenir la colonie de ses colonies. La prophétie de Hitler s’est réalisée, montrant que les Français qui avaient compris les enjeux réels de la France étaient du côté de Berlin, pas de Londres… Deux conceptions de l’Europe s’affrontaient : l’une, l’Europe des 100 drapeaux, défendaient l’ordre impérial et la spiritualité. Berlin, fille de Paris, petite-fille de Rome, arrière-petite-fille de Sparte. L’autre, les partisans d’une Europe simple zone de chalandise d’un monde mercantile et métissé, peuplé uniquement de consommateurs dociles. Washington, fille de Londres, petite-fille de Carthage, arrière-petite-fille d’Athènes. La Gaule est morte, elle est devenue la France. La France est morte, qui naîtra pour la remplacer ? Comme le substrat ethnique de la France était le même que celui de la Gaule, c’est encore de la vieille souche celte que naîtra le peuple nouveau qui remplacera les Français. Un peuple qui a un passé, un présent et plus encore un avenir. Mon cœur bat pour toi, mon sang coule pour toi, mon âme prie pour toi, Tradiland ma seule et vraie patrie.

Vae Victis n°71 – novembre-décembre 2006 – 7,50 € - en vente chez tous les marchands de journaux.