L'Affaire des fiches
Tout le monde connaît l’Affaire Dreyfus, du nom de cet officier israélite accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne et qui, suite à une campagne de presse virulente lancée par de puissants financiers liés à lui par liens de sang, sera blanchi bien que des doutes sérieux planent sur son innocence (voir Le Libre Arverne n°10). Mais jamais la propagande du régime ne rappelle ce qui a été une affaire bien plus grave car ayant brisé la vie de familles entières : l’Affaire des Fiches. Sous la tyrannie anti-chrétienne de la IIIe République, des centaines d’officiers ont été chassés de l’armée, bloqués dans leur avancement, parfois réduits à la misère la plus noire pour le seul crime d’être catholique ou d’avoir une femme se rendant à la messe… Et pour étouffer ses manigances, le gouvernement maçon et laïcard ira jusqu’à tuer à deux reprises pour faire définitivement taire ceux qui avaient révélé la vérité. Comme dans toutes les affaires de fuite, c’est la rancœur d’un homme, en l’occurrence un haut dignitaire maçonnique, qui va précipiter l’affaire. Furieux de s’être vu refuser une promotion interne à la Secte à laquelle il estimait avoir droit, Jean-Baptiste Bidegain, ancien catholique renégat, va prendre contact avec un député nationaliste, Gabriel Syveton. Prêt à assouvir sa vengeance contre ses F\, il va remettre à l’élu les fameuses fiches qu’il a été dérober dans les coffres de la mafia à peau de goret.
La nature des documents est saisissante. Il s’agit de véritables fiches de délation qui, au mépris de leur « déclaration des droits de l’homme » visaient à persécuter les gens en fonction de leurs opinions politiques et de leurs convictions religieuses, rédigées généralement en des termes orduriers. Les motifs d’exclusion des promotions sont ahurissants : une femme qui va à la messe, un officier qui assiste à la première communion de son fils, des enfants scolarisés chez les jésuites voire même une vocation dans la famille et adieu la promotion… Quand il n’y a pas de « preuves » du supposé non-laïcisme de l’accusé , on salit sa vie privée par des ragots d’autant moins vérifiés qu’ils sont faux : joueur, pédophile, prévaricateur, les délateurs maçons ne manquent pas de qualificatifs pour attribuer aux autres leurs propres turpitudes. Autre système typiquement républicain pour museler l’adversaire, la fameuse notion de « trouble à l’ordre public » qui peut tout aussi bien interdire aux prêtres de porter la soutane dans la rue, une librairie nationaliste d’ouvrir ses portes, un historien dissident d’enseigner ou, dans le cas présent, un officier catholique d’être promu.
C’est le 4 novembre 1904 et les jours qui vont suivre que le scandale va véritablement exploser. Syveton gifla le général André, ministre de la Guerre à l’origine de l’affaire et protégé du sinistre général de Galliffet, en pleine Chambre des Députés. Quelques jours plus tôt, le 28 octobre, Jean Guyot de Villeneuve avait interpellé André à la tribune et lu publiquement plusieurs de ces fiches. Immédiatement, le triangle de détresse fut effectué au sein du Parlement et le gouvernement nia dans un premier temps avoir eu connaissance de ces agissements, mais, devant l’abondance des preuves, promit de faire cesser ces pratiques. Aux abois, les spadassins du régime utilisèrent leur arme secrète : la propre femme de Syveton qui assassina son mari le 8 décembre 1904 et maquilla le meurtre en suicide, au moment même où ce dernier allait se rendre une nouvelle fois à la Chambre pour porter l’estocade au gouvernement. Le régime avait paré le coup avec ses méthodes habituelles…
Il est intéressant de comparer les évolutions des différents protagonistes de l’affaire. Dans le camp des délateurs, le général Percin livra Lille aux Allemands en 1914, le capitaine Mollin disparut en Afrique, le colonel Valabrègue sera limogé par Joffre en 1915, pareil pour le commandant Bernard qui fit preuve de son incompétence à Ypres, le lieutenant-colonel Sarrail échoua lamentablement dans l’Argonne et fut privé de tout commandement en 1917, le capitaine Humbert sera arrêté pour haute trahison en 1918 et acquitté à la minorité de faveur en 1919… Bidegain se suicida en 1926. De l’autre côté, Guyot de Villeneuve fut assassiné en 1907 par un infirmier F\… La plupart des officiers protégés par les maçons se révélèrent tellement nuls que Joffre, pourtant F\ lui aussi, les limogea fin 1914 et promut les officiers catholiques cassés par le régime. En quelques mois, ces derniers montrèrent de telles qualités dont on avait privé la patrie qu’ils grimpèrent la hiérarchie en un temps record : 14 des 19 officiers qui, de août à décembre 1914 furent promus deux fois, avaient été cassés par le général André. Parmi eux, Pétain, de Maud’hui, d’Urbal, de Mitry, Cadoudal, Fayolle… Tous firent une guerre des plus glorieuses !
De très nombreux enseignements sont à tirer de cette Affaire des Fiches. Le premier est que la République nous considère comme des sous-hommes. Comme pour tous les crimes de la Gueuse contre les catholiques, la réponse a été la même : c’est regrettable, on ne le refera plus. Pas un pardon, pas un travail de mémoire, pas la moindre indemnisation. Pire, le système des Fiches continua jusqu’en 1912 au moins et reprit ensuite après-guerre jusqu’en 1940. Mais cette fois, la France ne s’en releva pas. Le second, est que toute négociation avec la République, sous quelque forme que ce soit, est à proscrire. Il faut avoir à l’esprit que tout combat contre la gueuse est un combat à mort. Son attitude lors de l’Affaire des Fiches est symptomatique. Elle a joué le pourrissement de la situation, endormi les catholiques avec de fausses promesses qu’elle n’a évidemment jamais tenues, comme par exemple réintégrer dans le grade qu’ils méritaient les officiers discriminés. Il ne faut jamais, sous aucun prétexte, négocier avec les partisans de la République. Ils nous ont toujours trahis, n’ont jamais, à aucun moment, respecté la parole donnée, que ce soit à Quiberon, lors de l’affaire des Fiches, en 1919, lors de l’affaire du Grand Bornand et quelques autres encore. A méditer pour l’avenir. Quand ils nous tendent la main, c’est qu’ils sont aux abois et que l’autre main dissimule un poignard.
François Vindé – L’Affaire des fiches – Editions Universitaires – 1989 – ISBN : 2-7113-0389-6
La nature des documents est saisissante. Il s’agit de véritables fiches de délation qui, au mépris de leur « déclaration des droits de l’homme » visaient à persécuter les gens en fonction de leurs opinions politiques et de leurs convictions religieuses, rédigées généralement en des termes orduriers. Les motifs d’exclusion des promotions sont ahurissants : une femme qui va à la messe, un officier qui assiste à la première communion de son fils, des enfants scolarisés chez les jésuites voire même une vocation dans la famille et adieu la promotion… Quand il n’y a pas de « preuves » du supposé non-laïcisme de l’accusé , on salit sa vie privée par des ragots d’autant moins vérifiés qu’ils sont faux : joueur, pédophile, prévaricateur, les délateurs maçons ne manquent pas de qualificatifs pour attribuer aux autres leurs propres turpitudes. Autre système typiquement républicain pour museler l’adversaire, la fameuse notion de « trouble à l’ordre public » qui peut tout aussi bien interdire aux prêtres de porter la soutane dans la rue, une librairie nationaliste d’ouvrir ses portes, un historien dissident d’enseigner ou, dans le cas présent, un officier catholique d’être promu.
C’est le 4 novembre 1904 et les jours qui vont suivre que le scandale va véritablement exploser. Syveton gifla le général André, ministre de la Guerre à l’origine de l’affaire et protégé du sinistre général de Galliffet, en pleine Chambre des Députés. Quelques jours plus tôt, le 28 octobre, Jean Guyot de Villeneuve avait interpellé André à la tribune et lu publiquement plusieurs de ces fiches. Immédiatement, le triangle de détresse fut effectué au sein du Parlement et le gouvernement nia dans un premier temps avoir eu connaissance de ces agissements, mais, devant l’abondance des preuves, promit de faire cesser ces pratiques. Aux abois, les spadassins du régime utilisèrent leur arme secrète : la propre femme de Syveton qui assassina son mari le 8 décembre 1904 et maquilla le meurtre en suicide, au moment même où ce dernier allait se rendre une nouvelle fois à la Chambre pour porter l’estocade au gouvernement. Le régime avait paré le coup avec ses méthodes habituelles…
Il est intéressant de comparer les évolutions des différents protagonistes de l’affaire. Dans le camp des délateurs, le général Percin livra Lille aux Allemands en 1914, le capitaine Mollin disparut en Afrique, le colonel Valabrègue sera limogé par Joffre en 1915, pareil pour le commandant Bernard qui fit preuve de son incompétence à Ypres, le lieutenant-colonel Sarrail échoua lamentablement dans l’Argonne et fut privé de tout commandement en 1917, le capitaine Humbert sera arrêté pour haute trahison en 1918 et acquitté à la minorité de faveur en 1919… Bidegain se suicida en 1926. De l’autre côté, Guyot de Villeneuve fut assassiné en 1907 par un infirmier F\… La plupart des officiers protégés par les maçons se révélèrent tellement nuls que Joffre, pourtant F\ lui aussi, les limogea fin 1914 et promut les officiers catholiques cassés par le régime. En quelques mois, ces derniers montrèrent de telles qualités dont on avait privé la patrie qu’ils grimpèrent la hiérarchie en un temps record : 14 des 19 officiers qui, de août à décembre 1914 furent promus deux fois, avaient été cassés par le général André. Parmi eux, Pétain, de Maud’hui, d’Urbal, de Mitry, Cadoudal, Fayolle… Tous firent une guerre des plus glorieuses !
De très nombreux enseignements sont à tirer de cette Affaire des Fiches. Le premier est que la République nous considère comme des sous-hommes. Comme pour tous les crimes de la Gueuse contre les catholiques, la réponse a été la même : c’est regrettable, on ne le refera plus. Pas un pardon, pas un travail de mémoire, pas la moindre indemnisation. Pire, le système des Fiches continua jusqu’en 1912 au moins et reprit ensuite après-guerre jusqu’en 1940. Mais cette fois, la France ne s’en releva pas. Le second, est que toute négociation avec la République, sous quelque forme que ce soit, est à proscrire. Il faut avoir à l’esprit que tout combat contre la gueuse est un combat à mort. Son attitude lors de l’Affaire des Fiches est symptomatique. Elle a joué le pourrissement de la situation, endormi les catholiques avec de fausses promesses qu’elle n’a évidemment jamais tenues, comme par exemple réintégrer dans le grade qu’ils méritaient les officiers discriminés. Il ne faut jamais, sous aucun prétexte, négocier avec les partisans de la République. Ils nous ont toujours trahis, n’ont jamais, à aucun moment, respecté la parole donnée, que ce soit à Quiberon, lors de l’affaire des Fiches, en 1919, lors de l’affaire du Grand Bornand et quelques autres encore. A méditer pour l’avenir. Quand ils nous tendent la main, c’est qu’ils sont aux abois et que l’autre main dissimule un poignard.
François Vindé – L’Affaire des fiches – Editions Universitaires – 1989 – ISBN : 2-7113-0389-6
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