Tuesday, October 31, 2006

Lecture & Tradition n°353/354

Nos confrères de Lecture & Tradition ont l’excellente idée de reproduire dans leur numéro célébrant leur 40e anniversaire le fac-simile du premier numéro paru en juin 1966. Le prix de l’époque était de 1 franc. Maintenant, le numéro vaut 3 euros, c'est-à-dire 19,68 francs, ce qui est révélateur plus que tout autre chose de l’inflation galopante sévissant dans notre pays. Le numéro abordait des problèmes contemporains… qui ne semblent pas avoir pris une ride aujourd’hui et qui se sont même amplifiés. Preuve que nos amis de Chiré étaient des visionnaires. Un article sur la nécessité de lire où l’auteur, Jean-Paul Roussel, fustigeait la radio, la télévision et le cinéma qui empêchent l’accession à la vraie culture, celle des livres… Que dirait-il maintenant à l’ère des DVD, du magnétoscope, des réseaux câblés, d’Internet et de la Playstation ! Un peuple abruti n’a pas les moyens conceptuels de se révolter et vote docilement pour qui on lui dit de voter. A noter également la présentation de deux livres dont l’actualité ressurgit 40 ans après : Journal d’un prêtre en Algérie qui parle de la haine contre les Pieds-noirs et de la purification ethnique de 1962, et ce au moment où les fils des fellouzes, colonisant la France comme l’avait annoncé ben M’Hidi en 1957. L’autre livre recensé est La Vierge est-elle apparue à Garabandal ? On note qu’aujourd’hui, en 2006, toutes les conditions restrictives à l’arrivée du Grand Miracle viennent juste d’être levées.

Retour au présent avec la partie contemporaine de la revue et un article de notre ami Claude Mouton-Raimbault sur… Le livre, dernier refuge de l’homme libre… Depuis 1966, nihil novi sub sole. Cet article est en fait un recensement de plusieurs citations d’auteurs célèbres, confirmant l’axiome latin cité ci-dessus : André Suarès, en 1928, déclarait dans L’Art du livre que l’homme de demain sera une termite incapable de penser, rivée devant un écran plein de couleurs, de rythme, de reliefs, tuant en lui son intelligence. Dans Notre Jeunesse, en 1913, Charles Péguy écrivait prophétisait quelques mois avant sa mort l’avènement du monde « de ceux qui ne croient plus à rien, qui s’en font gloire et orgueil (…) Il [le monde moderne] s’oppose, il se contrarie à toutes les anciennes cultures ensemble, à tous les anciens régimes ensemble, à toutes les anciennes cités ensemble, à tout ce qui est culture, à tout ce qui est cité ». Dans Les Croix de bois, en 1919, Roland Dorgelès évoquait les morts de la guerre de 14-18, cette saignée à blanc dont la France ne s’est jamais remise : « Les voiles du deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu’ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois »…

Lecture & Tradition n°353/354 – juillet/août 2006 – 3 euros – SA DPF – BP 1 – 86190 CHIRE-EN-MONTREUIL

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