Friday, November 10, 2006

Vae Victis n°62

Le jeu en encart simule la bataille de Las Navas de Tolosa du 16 juillet 1212. Les troupes chrétiennes sont commandées par Alphonse VIII, roi de Castille. Il est assisté de Diego Lopez de Haro, qui commande l’avant-garde chrétienne (avec un petit contingent français) ; de Gonzalo Nuñez de Lara, qui commande le corps de bataille castillan ; de Juan Gonzalez de Ucero, qui commande les ordres monastiques chrétiens (Calatrava, Santiago, les Templiers et les Hospitaliers) et de deux rois alliés qui commandent leurs armées : Pierre II d’Aragon et Sancho VII de Navarre. Les troupes musulmanes sont commandées par le calife almohade Mohamed Al-Nasir et ses lieutenants : le grand vizir Abu Said ben Djami commande les almohades, le chef des Mujahids, le chef d’Al-Andalus et Al-Maysarah commande les Berbères. Humilié lors de la bataille d’Alarcos du 19 juillet 1195 où son impétuosité lui fit perdre 20.000 hommes, Alphonse VIII décide cette fois d’attendre les renforts face à Al-Nasir, général médiocre. 70.000 soldats de la Très Chrétienne Espagne affrontent les 160.000 musulmans. L’aile gauche chrétienne, commandée par le roi d’Aragon, enfonce l’armée arabe. Les exploits de Jimenez de Rada, archevêque de Tolède, premier homme d’Eglise du pays, galvanisent les troupes. Le roi de Navarre, Sancho le fort, géant de plus de deux mètres, prend l’étendard d’al-Moumen. L’armée musulmane en déroute est totalement exterminée, son chef arrivant à s’enfuir à dos de mulet pour s’éteindre en Afrique le jour de Noël 1213. Alphonse VIII s’éteignant le 22 septembre 1214. Notons qu’est citée une phrase très juste de l’historienne égyptienne Bat Ye’or : alors que la djihad est le socle fondateur de l’Islam (l’univers est divisé en deux parties, le dar-al-islam (territoires conquis) et le dar-al-harb (territoires infidèles à conquérir)), la croisade n’est que la réponse de légitime défense des chrétiens face aux musulmans.

Le dossier est consacré aux blindés français de mai 1940. J’avais signalé plusieurs fois que le régime ne peut pas tout censurer et que parfois, quelques éléments arrivent à filtrer mettant à mal la version officielle de l’histoire. La France aligne en 1940 quelques 3.085 chars, généralement supérieurs à ceux des Allemands. Les chars français eurent deux pères au berceau : Louis Renault, qui fabriqua le premier d’entre-eux, le FT-17 et le colonel d’artillerie Estienne qui créa la première doctrine d’utilisation des blindés. En 1919, le maréchal Pétain avait mis au point une excellente tactique mais en 1939, elle était devenue totalement obsolète… En mai 1940 ; la France alignait plus de chars que les Allemands, réussissant à en produire 400 de plus en mai et juin 1940. Avec les renforts anglais et belges, ce sont 3.700 chars alliés qui font face à 3.500 chars allemands, dont 1.474 sont des Panzer I et II totalement surclassés. Si on enlève ces derniers, qu’on retranche des forces alliées les FT-17 périmés et que l’on ajoute les renforts, les Alliés alignèrent 2.600 chars de combat contre environ 1.000 panzers moyens. Preuve que l’Allemagne n’était absolument pas prête en 1940, ce qui tord le cou à la légende de la volonté hégémonique hitlérienne. En 1941, l’Allemagne est dramatiquement sous-équipée en armes antichars puissantes et en chars moyens et lourds contre l’URSS, mobilisée depuis 1939 et dont les usines tournent à plein régime alors que le Reich ne passera en économie de guerre qu’en 1943. L’Allemagne a gagné grâce à l’excellence de ses soldats et de ses officiers, comme l’aéronavale nippone de 1942. Mais une armée d’élite ne peut pas résister face à la masse d’une coalition mondiale. L’Allemagne, telle la chèvre de Monsieur Seguin, résista tant qu’elle le put mais finira par succomber. En 1944, malgré son excellence, malgré le génie de ses ingénieurs, malgré le sacrifice de l’élite de son peuple, malgré son héroïsme, l’Allemagne se battait, on ne le dira jamais assez, tout simplement à un contre trop…

Deux scénarii pour figurines sont proposés. L’un est consacré à la bataille de Télamon en –225, opposant diverses tribus gauloises, commandées par les gaesti Concolitan et Anétoestes aux Romains du consul Atilius (armée de Sardaigne) et du consul Aemilius (armée de la via Flamina) . Cette bataille se place dans un contexte d’expansion des Celtes. Partis au 5e siècle avant Jésus-Christ de ce qui est actuellement la Suisse, l’Autriche et la Bourgogne, ils conquièrent en deux siècles un vaste empire comprenant ce qui est actuellement la France (Corse exceptée), les Iles Britanniques, le Portugal, la Castille, la Galicie, ce qui a été la RFA sauf la région de Hambourg, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Bohême, la Moravie, le nord de l’Italie et ce qui sera la Yougoslavie sauf la côte dalmate. Une branche des Celtes, les Galates, fondera un royaume au centre de l’Anatolie. En –387, les Celtes pillent Rome mais n’arrivent pas à prendre le Capitole, trahis par le cri des oies. Se retirant avec un riche butin, le brennus des Sénons jettera son épée dans la balance avec ces mots : « Vae Victis !» (malheur aux vaincus). Naîtra alors une haine féroce des Romains pour les Gaulois. En –350, ces derniers détruisent ce qui reste du royaume Etrusque et fondent la Gaule Cisalpine, s’alliant avec Denys, le fameux tyran de Syracuse qu’ils fournissent en mercenaires, menaçant Rome à plusieurs reprises. Une bataille décisive est remportée par les romains à Sentinum en –295. Malgré une splendide victoire à Arretium en –284, les Sénons sont écrasés et la ville d’Ariminium (l’actuelle Rimini) est fondée sur leur territoire. En –225, la Gaule Cisalpine attaque Rome et est défaite à Télamon : Rome ne sera plus menacée. Alliés à Carthage, les Gaulois sont définitivement vaincus en –181 et les populations sont romanisées. L’heure est venue pour Rome de s’attaquer à la Gaule Transalpine. La Provincia sera conquise puis Jules César soumettra totalement la « Gaule chevelue » (nommée ainsi à cause des forêts). Le second scénario est une escarmouche imaginaire le long du rideau de fer en 1965 entre un groupe de combat dirigé par le sergent américain Hutchinston, renforcé par un char M-48 commandé par le lieutenant Lewis et leurs homologues soviétiques aux ordres du lieutenant Metchenko, renforcés par un char T-54 commandé par le lieutenant Karpov.

Vae Victis n°62 – mai-juin 2005 – 6,95 € - en vente chez tous les marchands de journaux.

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