Vae Victis n°62

Le dossier est consacré aux blindés français de mai 1940. J’avais signalé plusieurs fois que le régime ne peut pas tout censurer et que parfois, quelques éléments arrivent à filtrer mettant à mal la version officielle de l’histoire. La France aligne en 1940 quelques 3.085 chars, généralement supérieurs à ceux des Allemands. Les chars français eurent deux pères au berceau : Louis Renault, qui fabriqua le premier d’entre-eux, le FT-17 et le colonel d’artillerie Estienne qui créa la première doctrine d’utilisation des blindés. En 1919, le maréchal Pétain avait mis au point une excellente tactique mais en 1939, elle était devenue totalement obsolète… En mai 1940 ; la France alignait plus de chars que les Allemands, réussissant à en produire 400 de plus en mai et juin 1940. Avec les renforts anglais et belges, ce sont 3.700 chars alliés qui font face à 3.500 chars allemands, dont 1.474 sont des Panzer I et II totalement surclassés. Si on enlève ces derniers, qu’on retranche des forces alliées les FT-17 périmés et que l’on ajoute les renforts, les Alliés alignèrent 2.600 chars de combat contre environ 1.000 panzers moyens. Preuve que l’Allemagne n’était absolument pas prête en 1940, ce qui tord le cou à la légende de la volonté hégémonique hitlérienne. En 1941, l’Allemagne est dramatiquement sous-équipée en armes antichars puissantes et en chars moyens et lourds contre l’URSS, mobilisée depuis 1939 et dont les usines tournent à plein régime alors que le Reich ne passera en économie de guerre qu’en 1943. L’Allemagne a gagné grâce à l’excellence de ses soldats et de ses officiers, comme l’aéronavale nippone de 1942. Mais une armée d’élite ne peut pas résister face à la masse d’une coalition mondiale. L’Allemagne, telle la chèvre de Monsieur Seguin, résista tant qu’elle le put mais finira par succomber. En 1944, malgré son excellence, malgré le génie de ses ingénieurs, malgré le sacrifice de l’élite de son peuple, malgré son héroïsme, l’Allemagne se battait, on ne le dira jamais assez, tout simplement à un contre trop…
Deux scénarii pour figurines sont proposés. L’un est consacré à la bataille de Télamon en –225, opposant diverses tribus gauloises, commandées par les gaesti Concolitan et Anétoestes aux Romains du consul Atilius (armée de Sardaigne) et du consul Aemilius (armée de la via Flamina) . Cette bataille se place dans un contexte d’expansion des Celtes. Partis au 5e siècle avant Jésus-Christ de ce qui est actuellement la Suisse, l’Autriche et la Bourgogne, ils conquièrent en deux siècles un vaste empire comprenant ce qui est actuellement la France (Corse exceptée), les Iles Britanniques, le Portugal, la Castille, la Galicie, ce qui a été la RFA sauf la région de Hambourg, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Bohême, la Moravie, le nord de l’Italie et ce qui sera la Yougoslavie sauf la côte dalmate. Une branche des Celtes, les Galates, fondera un royaume au centre de l’Anatolie. En –387, les Celtes pillent Rome mais n’arrivent pas à prendre le Capitole, trahis par le cri des oies. Se retirant avec un riche butin, le brennus des Sénons jettera son épée dans la balance avec ces mots : « Vae Victis !» (malheur aux vaincus). Naîtra alors une haine féroce des Romains pour les Gaulois. En –350, ces derniers détruisent ce qui reste du royaume Etrusque et fondent la Gaule Cisalpine, s’alliant avec Denys, le fameux tyran de Syracuse qu’ils fournissent en mercenaires, menaçant Rome à plusieurs reprises. Une bataille décisive est remportée par les romains à Sentinum en –295. Malgré une splendide victoire à Arretium en –284, les Sénons sont écrasés et la ville d’Ariminium (l’actuelle Rimini) est fondée sur leur territoire. En –225, la Gaule Cisalpine attaque Rome et est défaite à Télamon : Rome ne sera plus menacée. Alliés à Carthage, les Gaulois sont définitivement vaincus en –181 et les populations sont romanisées. L’heure est venue pour Rome de s’attaquer à la Gaule Transalpine. La Provincia sera conquise puis Jules César soumettra totalement la « Gaule chevelue » (nommée ainsi à cause des forêts). Le second scénario est une escarmouche imaginaire le long du rideau de fer en 1965 entre un groupe de combat dirigé par le sergent américain Hutchinston, renforcé par un char M-48 commandé par le lieutenant Lewis et leurs homologues soviétiques aux ordres du lieutenant Metchenko, renforcés par un char T-54 commandé par le lieutenant Karpov.
Vae Victis n°62 – mai-juin 2005 – 6,95 € - en vente chez tous les marchands de journaux.
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