Monday, January 08, 2007

Vae Victis n°72

Le jeu en encart représente la bataille de Korsoun, en janvier-février 1944. Commencée le 25 janvier, elle met en scène une formidable armada soviétique commandée parle maréchal Koniev. Les débuts sont assez calamiteux : si la 389e division allemande se replie, la 72e résiste et la 5e armée blindée de la Garde subit de lourdes pertes face au 47e Panzerkorps. Cependant, une seconde attaque du maréchal Vatoutine le 27 va surprendre les Allemands. Le maréchal Lewinsky von Manstein élabore un plan de contre-attaque pour février : l’opération Wanda. Lancée le 4 février dans des conditions climatiques précaires (boue), elle aura échouée dès le 8. Au sud, le groupe Stemmermann obtient des succès initiaux : Lisyanka est prise le 12, encore 30 kilomètres et la jonction avec le 3e Panzerkorps de Breith sera effective. Le 16, il reste encore10 kilomètres avant d’atteindre ce qui reste des 11e et 47e corps encerclés. Détruisant leurs chars, les hommes de ces unités parviennent à pied à rallier les unités venues à leur secours : sur 65.000 hommes encerclés, 40.000 parviendront à fuit la nasse mais 6 Panzerdivisionnen ont perdu tout leur matériel. Victoire tactique soviétique. A noter qu’on reste dans le même thème avec le scénario pour ASL qui simule la bataille de Tinovka le 8 février 1944 où furent engagés pour la première fois les chars Staline. Les Allemands de la 34e division d’infanterie appuyée par les chars du 1er régiment de la division SS LSSAH affrontent les Soviétiques du 51e Corps de fusiliers. Les Allemands remporteront une victoire tactique, détruisant 4 chars soviétiques. Le dossier qui donnera lieu au jeu en encart du n°73 est consacré à la «batailles des frontières » lors de la guerre de 1870. Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse et, par le jeu des alliances, se trouve en guerre avec la Confédération d’Allemagne du Nord, le Bade, le Wurtemberg, la Bavière et la Hesse. La Russie, qui n’a pas oublié la Crimée, reste neutre. Sachant que l’Allemagne compte 100.000 mobilisables de plus que la France, Napoléon III espère prendre celle-ci de vitesse en coupant l’Allemagne en deux avec une aide autrichienne. Le plan français a été établi en 1868. La déroute française se joue dans les deux plans de bataille et les deux plans de mobilisation. A la minutie de la Prusse s’oppose l’anarchie française. Napoléon III n’est décidément pas le neveu de son oncle… Le plan de bataille français avait été l’œuvre du maréchal Niel mais son successeur, le maréchal Le Bœuf, l’abandonnera. Le Bœuf, le bien nommé, restera célèbre dans l’histoire par sa formule : « si la guerre devait durer un an, nous n’aurions pas besoin d’acheter un bouton de guêtre ». Il prévoit de « couper » la Prusse de ses alliés potentiels du sud en marchant sur Nuremberg et de faire entrer dans une coalition anti-prussienne l’Italie, l’Autriche et le Danemark, sans oublier de débarquer vers Kiel. Le plan de bataille prussien, plus modeste, prévoit la prise de Metz, Strasbourg et Nancy. La France n’a aucun plan cohérent de mobilisation : les dépôts sont aux antipodes des lieux de provenance des réservistes. La ville de Lyon par exemple a en garnison le 86e de ligne dont le dépôt est à Saint-Malo. Par contre, la Cité des Gaules a un dépôt… celui du 98e de ligne en garnison à Dunkerque ! La palme revient au 2e régiment de zouaves, en garnison dans le nord de la France, dont le dépôt était à Oran et qui devait se déplacer en Lorraine ! Même chose pour le ravitaillement et les munitions qui transitent par les dépôts même si le régiment est engagé au feu ! Les chemins de fer sont saturés et de plus, il n’y a aucun service de logistique. A contrario, la Prusse fait honneur au sens de l’organisation qu’on lui prête : à 20 ans, chaque homme est sous les drapeaux jusqu’à 23 ans, puis réserviste jusqu’à 27 ans, dans la Landwehr jusqu’à 32 ans et dans le Landsturm jusqu’à 42 ans, où il côtoie les gamins de 17 à 20 ans qui y sont versés… Le maréchal Niel voulait d’ailleurs calquer le système prussien à la France mais cela fut rejeté par le Parlement et par l’Etat-Major. Le 28 juillet, Napoléon III prend le commandement des opérations mais la désorganisation totale des transports coûte cher. En guise d’offensive, une petite escarmouche aux alentours de Sarrebruck le 2 août. Deux jours plus tard, les Prussiens attaquent à Wissembourg, prenant la ville. Le 5, c’est la bataille de Frœschwiller avec la célèbre « charge de Reichshoffen » où les 4 régiments de cuirassiers de la division de Bonnemains se sacrifient pour ralentir l’avance prussienne. L’Alsace est perdue. Le 6, les Allemands attaquent la Lorraine à partir de la Sarre et battent les Français à Spicheren. En trois jours, l’armée impériale a perdu l’initiative et se replie sur Metz. Rien n’est perdu mais tout est compromis… Un scénario pour figurines simule la fameuse bataille des Champs Catalauniques entre Attila et Aetius le 20 juin 451. Du côté de l’Empire romain (du moins ce qu’il en reste), Aetius a rassemblé sur le flanc droit l’armée des Wisigoths dirigée par leur roi Théodoric, au centre les peu fiables Alains du chef Sangiban (avec sur leurs arrières des Bretons pour les « motiver ») et à gauche les Gallos-Romains d’Aetius et les Francs de Mérovée, le grand-père de Clovis. Face à eux, les Huns d’Attila occupent le centre. Face aux Wisigoths, le « Fléau de Dieu » a placé leurs ennemis jurés les Ostrogoths (commandés par leurs rois Valamir et Théodemir). Face aux Francs, d’autres Francsde Germanie soumis à Attila, renforcés par des Hérules, des Gélons, des Ruges, bref, des Germains orientaux, le tout sous le commandement d’Ardaric, roi des Gépides. Attila subira une sévère défaite qui aurait pu se transformer en déroute si les Wisigoths n’avaient pas quittés le champ de bataille pour enterrer leur roi tombé au combat… Je me demandais dans le compte-rendu du dernier numéro de Vae Victis (voir Le Libre Arverne n°212) si Frédéric Bey avait un lien de parenté avec Nicolas Bey. L’écrivain catholique Francine Bey, rencontrée à la 15e Fête du Livre de Renaissance Catholique me donna la réponse : Francine est la maman de Nicolas et la tante de Frédéric. Ils sont donc cousins germains. On s’en serait douté… La question se pose : quand se décidera-t-il à débarrasser la revue du philo-soviétique Laurent Henninger, qui n’a rien à faire dans ce journal ? Il chronique le livre de « l’historien » américain Murphy (dont le seul titre est d’être membre de la CIA) sur Staline. N’arrivant pas à admettre autre chose que la propagande alliée, il écrit ce commentaire grotesque : «un ouvrage majeur qui complète à merveille le livre de Gabriel Gorodetsky et enterre définitivement la grotesque et suprêmement malhonnête légende du « Brise-Glace » de Suvorov ». Henninger oublie juste de préciser que l’historien israélien Gorodetsky n’a aucun crédit, étant notoirement communiste (voire stalinien) et donc enclin à ne donner que « la vérité officielle »… Ironie du sort, les « travaux » de Murphy sont d’ailleurs démentis par les récents ouvrages de l’historien militaire russe Vladimir Beshanov dont nous reparlerons dans le n°224 et qui confirment la validité de ceux de Viktor Suvorov comme l’avait déjà fait l’historien militaire Joachim Hoffmann ou le général Volkov avant…

Vae Victis n°72 – janvier-février 2007 – 7,50 € - en vente chez tous les marchands de journaux.