Friday, November 10, 2006

Vae Victis n°63

Le jeu en encart simule un épisode de la Blitzkrieg de 1940, à savoir la bataille d’Hannut et de Stonne (Ardennes française et belge) opposant le Panzerkorps du général Hoepner (3e et 4e Panzer et 20e motorisée) au corps de cavalerie du général Prioux (2e et 3e DLM). La bataille d’Hannut fut une fausse victoire française et celle de Stonne (surnommée le Verdun de 1940) une victoire majeure allemande. Au niveau régimentaire, les Français alignent de l’infanterie (67e RI, 205e RI) des dragons portés (11e RDP), de l’infanterie motorisée (6e GRDI) et des chars (1er, 2e et 12e Cuirassiers, 45e et 49e BCC). Chez les Allemands, du Panzer (8e, 14e et 35e PzR), de l’antichar (14e Pz-Jäger), de l’infanterie (21e IR, Grossdeutschland), un bataillon de pionniers, le 640e bataillon de canons d’assaut et le 8e régiment école. La bataille montre que les Somua et les Hotchkiss français surclassent totalement les Panzer-I et II. Il n’y a que 60 des 340 panzers allemands, les modèles III et IV qui peuvent rivaliser avec les Français, mais qui s’avèrent suffisants pour mitrailler les dragons du corps de cavalerie. L’excellence de l’organisation allemande bouscule une armée française pesante. Le 13 mai, les Français ont détruit 160 Panzers contre la perte de 110 chars. Les chars français sont meilleurs, mieux blindés, mieux armés. Mais les Allemands sont plus rapides, coopèrent mieux, sont mieux commandés et ont des radios, alors que l’armée française en est dramatiquement sous-équipée. Pendant que l’armée française pensait remporter une victoire à Hannaut, elle était tombée dans une manœuvre de diversion, les Allemands attaquant en fait massivement à Stonne, tête de pont vitale sur la Meuse. Sûr du soutien du Führer, Guderian laissera les ordres de von Kleist dans le tiroir et utilisera sa 10e PzD pour attaquer avec l’appui du régiment d’élite Grossdeutschland. Le général Georges a compris le piège et veut opposer à Guderian la 3e DCR encore en état de combattre. Il ne sera pas écouté par les généraux Huntziger et Flavingy. Le 15, Stonne change 7 fois de mains. Le 16, un seul B-1 (celui du capitaine Billotte) pulvérise les 13 chars de la 8e compagnie du 8e PzR et rentre à la base avec 140 impacts. Le 17, Stonne change encore 6 fois de mains, le char Riquewihr, un B-1 bis commandé par le lieutenant Doumecq, broie avec ses chenilles des fantassins allemands en fuite et démoralise l’infanterie allemande présente en exhibant ses chenilles sanguinolentes. Pas pour longtemps… Le 18, Stonne est prise. 1190 soldats allemands sont tués au combat et la 3e DCR a perdu la moitié de ses chars. L’organisation allemande a triomphé du courage français.

Le dossier porte sur la plus glorieuse victoire de l’Histoire de France : Austerlitz. Empereur de France depuis le 2 décembre 1804, roi d’Italie depuis le 26 mai 1805, Napoléon décide de régler le sort de l’Angleterre. Comme firent les Romains face à Carthage, il décida que l’armée de terre superviserait la totalité de l’opération et considéra le Pas-de-Calais comme « un grand fleuve ». Pour le franchir, il lança la construction de 2000 embarcations dont des transports à fond plat ancêtres des LST américains. La France recrute une armée de 150.000 hommes et la marine doit tenir la Manche 5 jours. Or, même en y adjoignant la marine néerlandaise, on est loin du compte… L’Angleterre a deux atouts maîtres : son or et sa marine. Les jaunets d’Albion achètent l’alliance de l’Autriche, de la Russie, de la Suède, de Naples. La Royal Navy anéantit à Trafalgar les marines française et espagnole. Napoléon se retourne alors contre la coalition. Suite à une dictée de 6 heures à son secrétaire Daru, aidé par son fidèle Berthier, il mobilise toute l’armée en 15 jours. Les Autrichiens sont entrés en Bavière et attendent les Russes qui sont en Bohême. Vienne exulte. Pas pour longtemps… Mack est écrasé à Ulm le 9 octobre, Linz tombe le 2 novembre, Vienne le 13… La Prusse menace de rejoindre la coalition, aussi Napoléon veut provoquer une bataille décisive pour écraser l’armée russe et ce qui reste de l’armée autrichienne. Le 2 décembre au soir, après la bataille d’Austerlitz, la France a perdu 1300 de ses fils et 7000 sont blessés… en face, 20.000 Russes ne reverront plus la rodima, 6.000 Autrichiens leur Heimat, la Grande Armée a fait 11.000 prisonniers et prit 180 canons. Le 26 décembre, l’Autriche perd la Souabe, le Tyrol, l’Italie du Nord, l’Istrie et la Dalmatie.

Plusieurs scénarii sont proposés. L’un, pour figurines, représente l’une des dernières batailles d’Alexandre le Grand, l’opposant en l’an –327 au roi Porus, dont le royaume se situe au delà de la limite extrême de son empire, sur l’autre rive de l’Hydaspe appelé actuellement Jhelum ou Djelam (actuellement au Pakistan). L’autre, pour ASL, simule… la bataille de Stonne en encart, plus exactement, l’engagement du 15 mai à 11 heures entre le régiment Grossdeutschland et les chars B-1 des 45e et 49e BCC, accompagnant le 51e RI. Ce fut lors de cet affrontement que l’Oberfeldwebel (caporal-chef) Giesemann découvrit le point faible des chars B-1 qui surclassaient leurs homologues allemands : la trappe du système de refroidissement.

Vae Victis n°63 – juillet-août 2005 - 6,95 € - en vente chez tous les marchands de journaux

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