Le jeu en encart est consacré à la bataille de Iéna. Frédéric Bey (y a-t-il un lien de parenté avec Nicolas Bey ? J’en ai bien l’impression...) déplore qu’elle ne soit pas du tout commémorée (celle d’Austerlitz le fut à peine) et que les historiens préfèrent commémorer nos défaites, Trafalgar, Dien Bien Phu… Il donne le nom de plusieurs héros de l’armée française : le capitaine Deschamps ou le capitaine Gondeaux du 17e léger, si blessés qu’ils durent prendre leur retraite après la bataille et le colonel Pouzet, commandant le 10e léger, blessé à Austerlitz, blessé à Iéna, blessé à Eylau, mort au combat à Essling… Il s’indigne que Napoléon soit systématiquement traité d’esclavagiste, misogyne, raciste, liberticide ou belliciste. Il cite la journaliste de Marianne Nathalie Polony : « les Français ne partagent plus les images d’Epinal du vase de Soissons ou du baptême de Clovis, de Robespierre à la Convention ou de Napoléon à Austerlitz, mais les déboires de Loana dans sa piscine. Ce qui fédère la population est une tolérance mâtinée d’indifférence ». Vous l’avez voulu cette société, vous l’avez, prenez-là et mourrez avec ! Pourtant Iéna fut une bataille montrant le génie de Napoléon : il fonça à travers les forêts de Thuringe vers la Saxe pour s’interposer entre les Prussiens et leur capitale et les contraindre à la bataille décisive. Il arriva à scinder l’ennemi en 3 et vainquit ses généraux séparément : le général Tauentzien, puis le général Grawert, puis les Saxons. Le 14 octobre, la victoire française est totale, d’autant plus que le maréchal Davout a écrasé à Auerstaedt le duc de Brunswick. Napoléon savait que le IIIe corps de Davout, 25.000 hommes des troupes d’élite, pouvait résister à n’importe qui. « En évoquant aujourd’hui ces événements avec 200 années de recul, il apparaît que le courage sans faille d’un Davout, l’héroïsme suranné d’un Louis-Ferdinand de Prusse, la bouillante énergie d’un Lassale, l’obstination d’un Blücher, comme les efforts prodigués par les combattants anonymes de la campagne 1806, conservent leur exemplarité » déclare Frédéric Bey qui conclut : « le passé est devenu le seul endroit où je peux encore trouver les traces d’un certain courage de la France ». Je vais faire un aveu à Monsieur Bey : Hitler et Napoléon, c’est exactement le même débat… D’un côté le génie de l’homme, une sorte de Prométhée qui change le monde et de l’autre le magma putride des puissances de l’argent, qui fondent leur pouvoir sur l’obscurantisme, le déracinement, la lâcheté collective, la corruption. L’aigle, qu’il soit impérial (version française, autrichienne, prussienne, russe) ou fasciste (mussolinien ou hitlérien), a horreur de barboter dans la vase.
A noter un scénario pour Basic Impetus (un jeu pour figurines simulant des batailles de la Renaissance, du Moyen-Age et de l’Antiquité) simulant la bataille de Bosco Marengo du 23 juillet 1391 entre l’armée milanaise de Jacopo Del Verme et l’armée française du duc d’Armagnac pour le contrôle de la province de Padoue, envahie par la Toscane alliée de la France. Déplorons une fois encore les sympathies soviétophiles avérées du dossier, qui annonce le jeu qui paraîtra en janvier 2007 et qui prend exactement à contre-pied ce que disait Frédéric Bey. La victoire du camp matérialiste en 1945 était tout simplement celui de l’éradication des valeurs qu’il prônait. Réalisé comme il se doit par Philippe Naud, il constitue une grande apologie de l’URSS et une occultation totale de ses crimes, avec même quelques reprises de la propagande stalinienne sur le prétendu pillage de l’URSS par le Reich. Comment piller un pays où toute la population crevait de faim et où il y avait pénurie de tout sans parler de ce qui faisait défaut et où tout manquait à l’exception des armes, des bureaucrates et des flics ? L’Allemagne a perdu la guerre tout simplement parce qu’elle a commis une erreur capitale en juin 1940 : ne pas écraser l’Angleterre. Une seule erreur, mais elle suffit. En 1941, malgré le courage admirable de ses soldats et de son peuple, se battant pour défendre leurs acquis sociaux et pour échapper au sort funeste que leur réservait les Alliés, l’Allemagne se battait tout simplement à un contre trop. Naud semble perturbé par les commissaires politiques dans l’armée allemande, systématisés alors que l’URSS réduisait officiellement le pouvoir des siens. Voici mon analyse sur l’utilisation de plus en plus grande des commissaires politiques par les Allemands à partir de 1943 : les Allemands avaient remarqué que les unités Soviétiques se battaient mieux en défense quand elles en étaient dotés. La suppression de la peine de mort systématique pour tout commissaire rouge capturé par les nazis a d’ailleurs entraîné des masses de désertion. Les Soviétiques avaient trouvé un autre moyen de pression sur les soldats : tout prisonnier voyait sa famille déportée ou massacrée. De quoi « fanatiser » tout défenseur. Quel fut le rôle réel des commissaires politiques nazis sur le front de l’Est ? Une chose est sûre, c’est que l’Allemagne a résisté tant qu’elle a pu et même plus que cela sur ce front. Les Russes ont mis deux ans à prendre un territoire conquis par les Allemands en six mois, et ce malgré une supériorité militaire écrasante. Les unités allemandes auraient-elles tenu autant si des hommes n’étaient pas là pour rappeler aux soldats pourquoi ils se battaient ? Le débat est ouvert.
Plus réjouissant, un taillage en pièces du film Indigènes par Dominique Guillemin et de Laurent Dauré, dans la même veine de ce que disait Bey. Cet article prouve que l’on peut s’intéresser à l’histoire sans rien comprendre des enjeux sous-jacents. Une fois encore, les deux auteurs qui, comme le patron de cette revue me semblent politiquement assez proches du villiérisme versaillais, déplorent le fait que l’histoire de France est trafiquée pour des causes politiques. La « caution historique » du film, un dénommé Pierre Blanchard, culpabilise la colonisation comme le fut Vichy. Nos confrères de Vae Victis ont du mal à comprendre que leur vision de la France est morte et a été diabolisée ad vitam aeternam en 1945. Et pour cause, il suffit de comparer les noms des entourages de De Gaulle et de Pétain pour le comprendre… On commence par diaboliser Hitler, puis Pétain, puis la colonisation, puis Napoléon, puis toute l’histoire de France. Culpabilisation à sens unique. Est-ce qu’on culpabilise les Juifs pour les crimes ignobles du communisme ou les immigrés pour l’idéologie impérialiste et esclavagiste qu’est l’Islam ? La dernière phrase de l’article met le doigt sur le nœud du problème : « Je libère un pays, il devient le mien ». Sous-entendu, au nom des valeurs véhiculées par l’envahisseur anglo-américain, la France doit devenir la colonie de ses colonies. La prophétie de Hitler s’est réalisée, montrant que les Français qui avaient compris les enjeux réels de la France étaient du côté de Berlin, pas de Londres… Deux conceptions de l’Europe s’affrontaient : l’une, l’Europe des 100 drapeaux, défendaient l’ordre impérial et la spiritualité. Berlin, fille de Paris, petite-fille de Rome, arrière-petite-fille de Sparte. L’autre, les partisans d’une Europe simple zone de chalandise d’un monde mercantile et métissé, peuplé uniquement de consommateurs dociles. Washington, fille de Londres, petite-fille de Carthage, arrière-petite-fille d’Athènes. La Gaule est morte, elle est devenue la France. La France est morte, qui naîtra pour la remplacer ? Comme le substrat ethnique de la France était le même que celui de la Gaule, c’est encore de la vieille souche celte que naîtra le peuple nouveau qui remplacera les Français. Un peuple qui a un passé, un présent et plus encore un avenir. Mon cœur bat pour toi, mon sang coule pour toi, mon âme prie pour toi, Tradiland ma seule et vraie patrie.
Vae Victis n°71 – novembre-décembre 2006 – 7,50 € - en vente chez tous les marchands de journaux.